Les soins offerts avant, pendant et après les opérations à l’Hôpital de Montréal pour enfants ne seraient « pas adéquats », conclut le Protecteur du citoyen au terme d’une enquête. Dans un rapport émis jeudi matin, le Protecteur émet cinq recommandations à cet important hôpital pédiatrique montréalais.

Différents manquements ont été observés par le Protecteur du citoyen, qui avait décidé d’intervenir « de sa propre initiative à la suite d’informations reçues concernant la qualité des soins périopératoires en chirurgie d’un jour (soins avant, pendant et après la chirurgie) à l’Hôpital de Montréal pour enfants ».

En recueillant les témoignages de différents intervenants et en évaluant les dossiers médicaux de 16 patients, le Protecteur du citoyen conclut que d’importants problèmes toucheraient les soins chirurgicaux à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Le personnel « n’effectuait pas toujours tous les suivis requis » avant, pendant et après les opérations, peut-on lire dans le rapport. « Par exemple, à certains moments, il aurait dû prendre les signes vitaux des personnes opérées plus souvent », est-il écrit dans un communiqué. Dans le cas de deux patients, « les valeurs de signes vitaux sont hors des valeurs normales et la surveillance infirmière subséquente a été insuffisante ». Un de ces patients, âgé de 16 ans, a obtenu son congé malgré une pression artérielle trop basse.

Bien pire, une infirmière aurait négligé de prendre fréquemment les signes vitaux d’un bébé de quatre mois, « ce qui l’a empêchée de constater la dégradation de son état ». Cet enfant, en choc septique, a dû être transféré aux soins intensifs.

Dans ses autres constats, le Protecteur du citoyen note que l’évaluation de l’état de conscience ou de la respiration des patients n’était pas toujours réalisée en salle de réveil. Et que les petits patients « n’étaient pas toujours bien surveillés ». « C’était le cas, notamment, quand on leur donnait des opiacés (de la morphine, par exemple) », est-il écrit.

Cinq recommandations et deux demandes de suivi ont été formulées au Centre universitaire de santé McGill, de qui relève l’Hôpital de Montréal pour enfants. Le Protecteur du citoyen note que certaines mesures correctives ont déjà été appliquées.

Dans le cas de l’incident concernant le bébé de quatre mois, le Protecteur du citoyen estime que l’Hôpital de Montréal pour enfant « a pris en charge adéquatement la situation et met en place des mesures pour éviter la répétition des faits ».

La porte-parole de l’hôpital de Montréal pour enfants, Christine Bouthillier, indique que l’établissement « a pris acte des recommandations du Protecteur du citoyen » et « a déjà entrepris des mesures pour corriger la situation ». « La priorité de l’hôpital demeure la santé et la sécurité de ses patients et celui-ci ne néglige aucun effort pour les assurer », dit-elle.