L’APTS, qui avait exprimé sa colère après l’annonce de primes pour les infirmières, a obtenu la rencontre qu’elle sollicitait avec la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

Elle espère pouvoir ainsi relancer la négociation de sa convention collective ou obtenir une « meilleure reconnaissance » pour ses membres, sous une forme qui reste à être discutée.

Car eux aussi connaissent une rareté de main-d’œuvre et des heures supplémentaires obligatoires, dans bien des cas, a soutenu mardi en entrevue Robert Comeau, président par intérim de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.

La rencontre avec la ministre aura lieu jeudi.

Mais déjà, mardi en conférence de presse, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a rapporté avoir entendu les doléances des autres professionnelles et techniciennes dans les hôpitaux. Chaque profession est importante, a-t-il dit, avant d’ajouter : « en ce moment, notre focus est sur les infirmières ».

M. Comeau a pour sa part affirmé que « ces gens-là vivent la même situation que les infirmières. Comment on règle ça ? Les solutions en tant que telles, je ne dirais pas que ça doit être exactement la même chose. Mais il faut le regarder ensemble. Il faut le constater, puis on fera ça sur mesure. Mais déjà, avoir cette reconnaissance-là de la part du gouvernement, ce serait une étape importante. Après ça, on regardera ensemble les solutions. »

Il précise que la rareté de main-d’œuvre touche ses membres en imagerie médicale, dans les laboratoires médicaux et dans les centres jeunesse, particulièrement pour les psychologues.

L’APTS représente 60 000 membres — des techniciennes et des professionnelles dans les établissements de santé et de services sociaux.

Après l’annonce de primes pour ramener 4300 infirmières dans le secteur public, la semaine dernière, l’APTS était si furieuse qu’elle a interrompu le processus de consultation de ses membres.

Cette consultation portait sur la dernière offre de Québec pour renouveler sa convention collective, reçue en juin. Il ne s’agissait pas d’une entente de principe, toutefois, puisque l’APTS jugeait le tout incomplet.

La possibilité qu’une somme de 1 milliard soit consacrée à des primes pour les infirmières l’a donc irritée, puisqu’elle s’était fait dire par Québec, en juin, qu’il n’y avait plus de marge de manœuvre financière et que le gouvernement s’était déjà entendu avec les autres organisations syndicales.

Les membres de l’APTS « travaillent dans les mêmes salles d’examen » que les infirmières, fait-il valoir. Ils sont en imagerie médicale, analysent les prélèvements sanguins, par exemple.

La rencontre de jeudi avec la ministre LeBel sera donc « déterminante » pour la suite des choses. M. Comeau souhaiterait d’ailleurs que le premier ministre François Legault s’y joigne.

En grève ?

Les membres de l’APTS se sont déjà dotés d’un mandat de 10 jours de grève à exercer au moment opportun. Ils ont déjà débrayé les 7 et 8 juin, de même que les 21 et 22 juin. Il leur reste donc en banque six jours de grève.

M. Comeau n’exclut pas d’y recourir de nouveau. Mais il attend de voir comment se déroulera la rencontre avec la ministre LeBel. Puis il appartiendra à une instance de l’APTS de faire le point et de déterminer la suite.