(Québec) Le gouvernement caquiste « se fiche » de régler le problème de surconsommation de médicaments chez les enfants souffrant du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

C’est l’accusation lancée mardi par l’opposition péquiste, impatiente devant l’inaction de la commission parlementaire qui s’était penchée sur cet enjeu en novembre 2019. La commission était elle-même issue d’un cri d’alarme lancé par une soixantaine de pédiatres il y a maintenant un an, en février 2019.

En conférence de presse à l’Assemblée nationale, mardi, le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, a dit réclamer depuis des semaines une réunion d’une heure des élus membres de la commission parlementaire pour déterminer des conclusions.

Toutefois, le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, qui gère les travaux de l’Assemblée, fait la sourde oreille, parce que « c’est le cadet de ses soucis », empêtré qu’il est dans la multiplication des projets de loi à l’étude, a soulevé M. Gaudreault.

« Je commence à penser qu’il s’en fout de trouver des solutions pour nos enfants qui sont surmédicamentés et surdiagnostiqués TDAH. […] C’est inacceptable. »

Il a rapporté les propos d’une chercheure de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), qui trouve que l’Assemblée met beaucoup de temps pour aboutir à des résultats.

Quand c’est long, ça brise la confiance envers les institutions comme le Parlement. Pendant ce temps, nos enfants aux prises avec un TDAH sont surmédicamentés et on ne trouve pas de solutions pour régler le problème.

Le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault

Il a déjà réfléchi à plusieurs pistes de solution qui pourraient être retenues parmi les recommandations du rapport. Il a notamment évoqué une collaboration plus étroite entre les ministères de la Santé et de l’Éducation. Il suggère aussi que des mesures peuvent être mises en place pour réduire le stress et la pression à l’école.

Enfin, le député péquiste estime qu’il faut dresser un « meilleur portrait » de la situation, afin de comprendre pourquoi il y a des disparités dans le nombre de diagnostics de TDAH dans une région par rapport à l’autre.

Rappelons qu’en février 2019, une soixantaine de pédiatres avaient tiré la sonnette d’alarme dans les médias, convaincus que les médecins prescrivaient trop rapidement et facilement des médicaments aux enfants jugés trop turbulents ou distraits.

Ces pédiatres déploraient une augmentation inquiétante de la prescription de médicaments pour le TDAH chez les enfants et les adolescents.

Il n’est pas acceptable, selon eux, que presque 15 % des jeunes Québécois de 10 à 17 ans se font prescrire des psychostimulants, soit une proportion beaucoup plus importante que partout ailleurs au pays.