Les problèmes de gouvernance au Centre hospitalier de l'Université de Montréal ont laissé des cicatrices au sein du conseil d'administration. En l'espace de quelques semaines, le quart des membres ont remis leur démission, dont le président, Alain Cousineau.

Le C.A. du CHUM devra procéder rapidement à des nominations pour pourvoir les postes laissés vacants, de façon à pouvoir aller de l'avant avec le recrutement d'un nouveau directeur général.

Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a en effet donné le feu vert au CHUM pour amorcer le processus de recrutement, a confirmé le directeur général intérimaire, Michel Fontaine, hier soir.

Nouvelles démissions

Lors de l'assemblée publique du C.A., de nouvelles démissions ont été annoncées. La Presse avait déjà révélé que le président, Alain Cousineau, était parti le 14 février.

Trois autres membres ont suivi, soit Pierre Baribeau, Normand Bergeron et Pierre Fontaine qui, lui, part pour une retraite prévue de longue date. À la fin janvier, deux autres membres avaient aussi remis leur démission, dont le vice-président Finances Serge Aubry, ce qui porte le total des départs à six personnes, soit plus du quart du C.A. Le C.A. doit pourvoir tous ces postes au cours des prochains jours.

L'année 2013 a été difficile au CHUM. L'établissement a été pointé du doigt entre autres pour ses problèmes de gouvernance, des nominations douteuses et des primes trop élevées ou non conformes.

Ces mois de tourmente ont forcé le directeur général, Christian Paire, à partir. En décembre, le ministre a nommé un accompagnateur au CHUM, le Dr Michel Baron, de même qu'un directeur général intérimaire, Michel Fontaine. Selon nos sources, la façon d'intervenir du ministre en a froissé plus d'un parmi les membres du C.A.

Par ailleurs, le CHUM a entrepris un redressement important pour retrouver l'équilibre budgétaire à la fin de l'année, soit le 31 mars. Il reste encore 3,8 millions à trouver, mais Michel Fontaine a bon espoir de l'atteindre.

Pour l'an prochain, un plan d'action sera mis en place. Les prévisions laissent voir un manque à gagner de 30 millions. «Ce qu'on vise, ce n'est pas de couper des services, mais d'offrir nos services à coûts moindres», explique M. Fontaine.

Certains services au CHUM coûtent plus cher que dans d'autres centres hospitaliers universitaires du Québec, et l'établissement montréalais doit se rapprocher de la moyenne.

Certains secteurs sont très performants, mais d'autres doivent s'améliorer, note M. Fontaine. «On va faire en sorte de diminuer un peu nos heures travaillées» de façon à rejoindre la moyenne des hôpitaux comparables au CHUM. Les directions seront informées sous peu des cibles à atteindre.