Le recul de la cigarette pourrait avoir contribué à la régression de maladies respiratoires comme l'asthme chez les jeunes enfants.

Des données de Statistique Canada indiquent que l'usage quotidien du tabac a diminué de façon constante entre 2000 et 2008 et que par le fait même, les enfants ont été moins exposés à la fumée secondaire.

Cette piste est sérieusement considérée pour expliquer l'amélioration de la santé des jeunes enfants, comme l'indique le Rapport sur la santé qui examine les tendances en matière d'infections.

Pour 2008, la prévalence de l'asthme chez les enfants de 2 à 7 ans a chuté, pour atteindre son niveau le plus faible depuis 10 ans.

Cette nouvelle n'étonne pas Marc Drolet, directeur des affaires publiques au Québec pour la Société canadienne du cancer.

«On sait depuis longtemps que la fumée secondaire a un impact sur la santé et on aimerait bien que la loi sur le tabac ait plus de mordant», a déclaré M. Drolet.

D'autres infections ont aussi connu des fluctuations. C'est le cas des infections de l'oreille et des voies respiratoires. Ce constat de Statistique Canada est bien accueilli par l'Association pulmonaire du Canada.

«Je suis bien contente de ces nouvelles statistiques qui viennent prouver le lien entre la fumée de cigarette et l'asthme et d'autres maladies respiratoires», a indiqué Lucie Bourgoin, présidente du conseil d'administration de l'Association.

Les recherches précédentes, menées en 1994-1995 et en 2000-2001, indiquaient des hausses de 11 et 13% des cas d'asthme. Dans les données pour 2008-2009, rendues publiques mercredi, on constate que les diagnostics d'asthme ont reculé de 10% dans les provinces de l'Atlantique, du Québec et de l'Ontario. Le seuil est demeuré stable en Colombie-Britannique et dans les Prairies, mais la prévalence de l'asthme était déjà moindre dans ces provinces.

En ce qui concerne les otites, le pourcentage des enfants de 2 et 3 ans affectés est passé de 67% en 1994-1995 à 50% en 2008-2009. Les enfants de l'Atlantique et du Québec tendent à être plus sensibles.

Les infections des voies respiratoires ont aussi diminué au Canada depuis 1994-1995, mais dans une moins grande proportion. Le pourcentage des enfants affectés est passé de 26% à 23% en 2008-2009, sauf au Québec, où le pourcentage a grimpé de 28% à 39%.

La Société canadienne du cancer réclame des mécanismes légaux plus musclés pour limiter l'usage du tabac auprès des jeunes enfants. L'existence d'une incidence démontrée par des statistiques amène Marc Drolet à croire que le fruit est mûr pour un resserrement de la loi.

«Ce que l'on aimerait, c'est une interdiction pour un adulte de fumer en présence des enfants. Sept provinces et un territoire ont déjà une telle loi. On se demande ce qu'attend Québec pour mettre de l'avant cette interdiction», a dit M. Drolet.

Du côté de l'Association pulmonaire, on salue déjà le chemin parcouru depuis l'entrée en vigueur des premières mesures contre le tabagisme.

«Ça limite beaucoup les gens et ça a contribué à aider les gens à cesser de fumer. Et toutes les mesures supplémentaires aideront les gens à vaincre leur dépendance et à diminuer les conséquences sur la santé des enfants», a ajouté Mme Bourgoin.