(Québec) Le coût du projet de tramway de Québec a presque triplé pour atteindre 10,8 milliards de dollars, selon une estimation récente obtenue de source sûre. Des signaux laissent croire que les deux consortiums en lice pour réaliser le projet pourraient se désister.

Le maire de Québec, Bruno Marchand, tiendra une conférence de presse ce mercredi, à 9 h 30, pour faire le point sur le projet. Ce n’est pas anodin : il le fait la veille de la date limite du dépôt des soumissions pour la construction des infrastructures du tramway. Une telle sortie donne à penser qu’aucun des deux consortiums – Mobilité de la Capitale et ModerniCité – ne fera de proposition.

On sait depuis longtemps que le projet coûtera plus que les 4 milliards de dollars annoncés jusqu’ici – on était même à 3,3 milliards en 2018.

Or une estimation qui date de deux semaines chiffre la facture à 10,8 milliards. Le Journal de Québec a avancé mardi qu’elle s’élèverait maintenant à « entre 12 et 13 milliards ».

Bruno Marchand a déjà évoqué un plan B afin de diminuer les coûts. La Ville deviendrait maître d’œuvre du chantier et scinderait le projet en lots réalisés par différentes firmes.

« Moyen de transport lourd »

Lundi, le premier ministre François Legault a lancé un avertissement : « Un, ça prend un coût raisonnable. Deux, il faut peut-être ajuster le projet pour qu’il réponde mieux aux besoins de la population. » « Mais tout ça, en ce moment, est dans les mains de Bruno Marchand », a-t-il ajouté.

Sans prononcer le mot tramway, il a soutenu qu’« une ville de la taille de Québec devrait avoir un moyen de transport lourd » – un moyen de transport collectif, s’entend.

Le gouvernement Legault a le dernier mot, en quelque sorte, puisque la Ville doit avoir l’aval du Conseil des ministres pour passer à la réalisation de son projet. Québec et Ottawa sont les principaux bailleurs de fonds.

Le projet actuel prévoit un tracé de 19 kilomètres, dont un tunnel de 1,8 km pour relier la Haute-Ville et la Basse-Ville. Il comprend 29 stations.

La multinationale française Alstom, qui a acheté Bombardier Transports, a obtenu plus tôt cette année le contrat pour la fabrication du matériel roulant – c’était le seul soumissionnaire. Le contrat prévoit la construction de 34 rames au coût de 569 millions – l’estimation était de 400 millions au départ –, à condition que le projet se réalise, évidemment.