Jekyll, le grand requin blanc repéré cette semaine par l’organisme Ocearch au large de Percé, ne représente pas un risque pour les vacanciers qui fréquentent les plages de la Gaspésie, assure le chercheur Émilien Pelletier, de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER).

Le requin Jekyll, un mâle juvénile mesurant près de 9 pieds et pesant presque 400 livres, a signalé sa présence dans le golfe du Saint-Laurent mercredi le 18 juillet, peu après midi, indique le site d’Ocearch, qui le suit grâce à une puce.

« Ce qui est très important, c’est que les humains ne sont pas une proie, d’aucune façon [pour le grand requin blanc]. Il ne s’approche pas des plages », a souligné M. Pelletier en entrevue téléphonique.

Sa proie principale est plutôt le phoque.

« Parfois, il chasse relativement proche des côtes parce que les phoques ont tendance à se tenir sur les rochers », précise le chercheur de l’ISMER.

Jekyll, porteur d’une puce depuis le 9 décembre dernier, est parti de la Floride, montre le site d’Ocearch.

« On voit qu’il est remonté dans le golfe directement et ne dépasse pas une certaine zone. Il ne va pas vers le nord. C’est un touriste, il cherche la chaleur », lance M. Pelletier en riant.

« Il ne s’est pas approché ni de la baie de Gaspé ni de nulle part. J’ai l’impression qu’il va continuer à chercher. Il va peut-être entrer dans la baie des Chaleurs s’il trouve quelque chose, mais il va peut-être retourner tout simplement vers le sud du golfe, où les eaux sont plus chaudes. »

Observé de la Floride jusqu’en Nouvelle-Écosse, le grand requin blanc est considéré « en voie de disparition » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

« Ce n’est pas nouveau qu'il soit présent dans le golfe du Saint-Laurent, c’est connu depuis longtemps qu’il remonte l’été dans le golfe », rappelle M. Pelletier. « Ce sont des poissons qui n’aiment pas l’eau froide, donc ils remontent juste l’été, quand il y a de l’eau un peu plus chaude. »

« Une erreur de la part du requin »

Quelques attaques de requins blancs contre des êtres humains ont déjà été rapportées le long des côtes américaines, reconnaît le chercheur.

« C’est ce que les biologistes appellent des attaques accidentelles : en fait, c’est une erreur de la part du requin. »

Un plongeur vêtu d’une combinaison noire et chaussé de palmes, « vu d’en dessous, pour un requin, ça ressemble beaucoup à un phoque », explique M. Pelletier.

Des attaques de planches à pagaie, dont la forme allongée, vue d’en dessous, peut aussi ressembler à d’autres proies du requin blanc, dont les dauphins, ont aussi été recensées, dit-il.

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