(Québec) Au cinquième jour d’une grève qui a entièrement paralysé le service d’autobus dans la capitale, les chauffeurs du Réseau de transport de la Capitale (RTC) ont finalement entériné avec une forte majorité l’entente de principe mercredi après-midi.

Les chauffeurs réunis en assemblée ont voté, dans une proportion de 88 %, en faveur de l’entente qui avait été trouvée par les négociateurs dans la nuit de mardi à mercredi. Cela signifie donc la fin de la grève. Les autobus doivent reprendre du service dès jeudi matin.

« Le règlement que nos membres viennent d’adopter est un bon règlement pour les deux parties, qui en ressortent toutes deux gagnantes », a indiqué Hélène Fortin, présidente du Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain (CSN).

« Je suis très heureuse du résultat et très contente pour la clientèle qui va pouvoir retrouver le service auquel elle est habituée dès demain », a-t-elle ajouté. La présidente précise en entrevue que le service normal doit reprendre dès jeudi. Les traditionnelles navettes du Festival d’été de Québec (FEQ), lequel commence jeudi, seront donc en marche.

Une « voie de passage »

Employeur et syndiqués ne s’entendaient pas sur la question des salaires. Les chauffeurs auront finalement droit à des augmentations salariales totalisant 18 % sur 5 ans.

« Les deux ont fait des compromis pour trouver la voie de passage », a commenté le maire de Québec, Bruno Marchand. « Il y a eu de l’ouverture tant du syndicat que de la partie patronale pour trouver le juste milieu. »

Le maire Marchand avait critiqué dans les derniers jours les demandes syndicales qui selon lui dépassaient la capacité de payer des contribuables. « Il faut trouver l’équilibre entre notre capacité de payer […] et la capacité de donner aux chauffeurs un salaire qu’ils méritent », avait dit le maire.

Les chauffeurs avaient déclenché une grève samedi avec un mandat jusqu’au 16 juillet. Cette grève des chauffeurs était singulière dans la mesure où ceux-ci n’étaient pas tenus d’assurer un service essentiel comme dans des conflits précédents.

Dans le passé, le gouvernement du Québec avait adopté des décrets ordonnant le maintien des services essentiels en cas de grève dans les transports en commun à Québec, Montréal, Laval et Longueuil.

Mais des modifications apportées par le gouvernement en 2019 font en sorte que c’est désormais le Tribunal administratif du travail qui doit décider si les transports en commun sont un service essentiel. Celui-ci a conclu le 9 juin dernier que ce n’était pas le cas.