Le gouvernement péquiste en attente devra convoquer rapidement l'Assemblée nationale à cause des «nuages économiques», croit François Legault.

Le chef de la Coalition avenir Québec rencontrait ses 18 députés à Québec cet après-midi pour le premier caucus officiel de l'histoire du jeune parti. Il s'est inquiété de la crise économique en Europe et des prévisions à la baisse de la croissance économique. Il y a «urgence» selon lui de faire deux choses: diminuer le fardeau fiscal de classe moyenne ainsi qu'attirer des investissements privés et augmenter la productivité dans les entreprises. M. Legault se dit prêt à agir «sans partisanerie».

Pour diminuer le fardeau fiscal de la classe moyenne, M. Legault a seulement parlé de la taxe santé, qui est de 200$ par contribuable. Le Parti québécois a promis de l'abolir dès l'année prochaine. M. Legault voulait le faire en deux années. Il est d'accord avec le principe. Mais il veut voir comment le gouvernement péquiste compenserait pour le manque à gagner annuel de un milliard $. Il n'a pas été convaincu par le plan proposé par Mme Marois. Ce plan prévoit de créer deux nouveaux paliers d'imposition (de 130 000$ à 250 000$ et plus de 250 000$), de diminuer de moitié le crédit d'impôt sur le dividende et de faire passer de 50% à 75% le taux d'imposition pour les gains en capital des particuliers.

M. Legault promet aussi de surveiller attentivement le prochain budget au printemps pour voir comment Mme Marois compensera l'annulation de la hausse des frais de scolarité. «C'est facile à dire aux étudiants, qu'il n'y aura pas de hausse», a-t-il lancé. Mais il faudra trouver une solution pour combler le sous-financement des universités, soutient-il.

Les référendums d'initiative populaire ne l'inquiètent plus. Comme le gouvernement péquiste sera minoritaire, il ne pourra pas adopter la loi permettant d'instituer ce mécanisme, rappelle-t-il.

Deltell leader parlementaire

C'est Gérard Deltell, ancien chef de l'ADQ, qui sera leader parlementaire de la CAQ. Il occupait déjà ce rôle avant le déclenchement des élections. Le président du caucus sera Daniel Ratthé. Ce transfuge péquistesera aussi responsable de la discipline, à titre de whip.

Pour le reste, M. Legault attendra de connaître la composition du conseil des ministres de Mme Marois avant de nommer son cabinet fantôme.

Durant la campagne, M. Legault avait déjà nommé à l'avance des ministres dans son cabinet espéré. Parmi eux: Jacques Duchesneau, pressenti vice-premier ministre et ministre de la Sécurité publique, et Christian Dubé, pressenti ministre des Finances. «Ils auront des responsabilités importantes dans les domaines mentionnés», a-t-il dit aujourd'hui.

On s'attend aussi à ce que la Dr Hélène Daneault soit critique en matière de Santé. Le candidat vedette Gaétan Barrette a été défait dans Terrebonne.

Hommage à Charest

M. Legault a salué le départ de Jean Charest. Le premier ministre sortant a été un «plaideur hors pair, un débatteur redoutable et un adversaire politique coriace», a-t-il dit. Il a aussi souligné le «courage» de M. Charest, qui est resté en poste durant plusieurs tempêtes, et son «sens de l'humour».