Après être vraisemblablement devenu le premier député de l'Assemblée nationale à rendre ses dépenses publiques, Amir Khadir, de Québec solidaire, a reçu l'appui du Parti québécois dans ses efforts visant à rendre cette démarche obligatoire pour tous les parlementaires.

En divulguant ses frais de déplacement, d'hébergement ainsi que les divers budgets de fonctionnement et de recherche dont il bénéficie, M. Khadir a suggéré que des amendements soient inclus dans un projet de loi qui doit être étudié cet automne.

Selon le député, le secret entourant l'utilisation de ces budgets entretient la méfiance de la population envers ses élus.

M. Khadir a affirmé que les discussions entourant la création d'un code d'éthique et la nomination d'un commissaire chargé de l'administrer constituent une occasion unique d'améliorer les mécanismes de reddition de comptes des députés.

«Je pense que le public du Québec a actuellement des attentes en termes de transparence, en termes d'honnêteté, en termes de probité, a-t-il dit lors d'un point de presse. Il y a eu tellement de dossiers qui ont indigné la population. Nous avons un devoir. Et j'invite tous mes collègues - sur cette question-là, au-delà des lignes partisanes - à faire cause commune, à présenter nos rapports.»

Alors que le Parti québécois s'était montré jusqu'ici fermé à toute possibilité de contraindre les députés, la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, a déclaré qu'elle est prête à appuyer cette proposition.

«Je suis prête à ce qu'on aille jusque-là et qu'on dévoile l'utilisation qu'on fait des sommes qui nous sont confiées, a-t-elle dit lors d'un point de presse. Evidemment, ça demande une volonté de tous les membres de l'Assemblée nationale.»

Au bureau du leader du gouvernement, Jacques Dupuis, il n'a pas été possible d'avoir de commentaires sur cette proposition.

Lors d'un point de presse, mardi, M. Khadir a indiqué que le récent scandale entourant les dépenses des députés en Grande-Bretagne l'a notamment incité à divulguer ses dépenses.

«Depuis plusieurs mois, les élus sont sur la sellette, je suis un de ceux-là, a-t-il dit. Plusieurs scandales sont apparus et remettent en question l'éthique des ministres, et cela malheureusement entache l'ensemble de la classe politique.»

Selon des prévisions pour l'exercice allant du 1er avril 2009 au 31 août 2010, le principal poste du budget de M. Khadir est de 153 000 $ et il est consacré aux salaires de ses trois employés, dont le taux horaire est de 22 $.

Le budget de recherche de Québec solidaire suit, à 90 000 $, incluant un salaire de 45 500 $ versé à un recherchiste.

Les documents soumis par M. Khadir montrent aussi que ses dépenses liées au fonctionnement de son bureau de circonscription seront, cette année, de 29 391 $, soit 14 508 $ de moins que l'allocation de 43 900 $ prévue à cette fin.