Les forces de l'air et la marine canadienne y ont mis le paquet pour impressionner Stephen Harper et sa suite, qui assistaient mercredi à un exercice militaire dans l'Arctique.

Le premier ministre a pris les commandes d'un hélicoptère Sea King durant une partie du vol qui l'a mené d'Iqaluit, au Nunavut, jusqu'à la frégate NCSM Toronto. Un harnais le rattachait à l'appareil et un de ses pieds sortait par la porte lorsque l'hélicoptère a atterri sur le navire, à proximité de l'île de Baffin.

M. Harper a également embarqué dans le sous-marin NCSM Corner Brook pour assister à un exercice de lutte anti-sous-marine.

Ces événements s'inscrivent dans le cadre d'une opération du gouvernement conservateur visant à affirmer la souveraineté du Canada dans l'Arctique.

Stephen Harper a dit à l'équipage de la frégate Toronto que la protection des frontières du pays constitue la première et plus importante responsabilité d'un gouvernement. Depuis son arrivée dans l'Arctique pour une tournée de cinq jours qui se terminera vendredi, le premier ministre avait préféré parler d'économie

Mercredi, faisant référence de manière voilée à la Russie, M. Harper a affirmé que les frontières dans le nord du Canada ont récemment été mises à l'épreuve par les voies aériennes et maritimes. Il a ajouté que la protection de la souveraineté canadienne n'avait jamais été aussi importante.

«Le Canada a une présence réelle dans notre Arctique, a-t-il insisté, une présence qui va en grandissant et qui est une affaire de long terme.»

«Nous ne devons jamais oublier que juste comme les regards des Canadiens du Sud se tournent vers le Nord, ceux d'autres pays font de même», a-t-il ajouté.

La ruée vers les ressources naturelles de l'Arctique fait que l'affirmation de notre souveraineté «n'a jamais été aussi importante».

Le ministre de la Défense, Peter McKay, qui a rejoint le premier ministre en hélicoptère, a renchéri: «La souveraineté n'est pas quelque chose de passif. Elle se manifeste aussi de façon active. Et il n'y a rien de mieux que les Forces canadiennes pour le démontrer.»

Le commandant-chef de l'armée canadienne a cependant estimé que les menaces à la souveraineté canadienne dans l'Arctique n'ont rien d'exceptionnelles.

«Il n'y a pas de menace conventionnelle dans l'Arctique canadien, il n'y a pas de menace militaire dans l'Arctique», a insisté le général Walter Natynczyk avant l'arrivée de M. Harper.

Selon le général, les menaces sont davantage de nature criminelle, car de plus en plus de contrebandiers préfèrent les routes du nord, encore moins surveillées.

De plus en plus de drogue passerait notamment par l'île de Baffin.