Brian Mulroney témoignera mardi prochain devant la commission d'enquête Oliphant, chargée de faire la lumière sur ses relations commerciales avec l'homme d'affaires germano-canadien Karlheinz Schreiber. 

Brian Mulroney témoignera mardi prochain devant la commission d'enquête Oliphant, chargée de faire la lumière sur ses relations commerciales avec l'homme d'affaires germano-canadien Karlheinz SchreiberL'interrogatoire principal de l'ancien premier ministre pourrait être mené par ses propres avocats, plutôt que par l'avocat de la commission, comme ça avait été le cas pour M. Schreiber. Son équipe de juristes a présenté une demande en ce sens au commissaire Jeffrey Oliphant. Au terme des audiences, hier, le procureur de l'homme d'affaires n'avait toujours pas indiqué s'il y consentirait. M. Mulroney pourrait ainsi être l'un des derniers témoins à comparaître lors de cette première phase d'audiences publiques, axée sur la recherche des faits pertinents à la relation commerciale entre les deux hommes. Ces audiences doivent se terminer dans deux semaines.

D'ici là, Karlheinz Schreiber doit comparaître de nouveau jeudi pour répondre à des questions concernant un rapport comptable qui sera déposé en preuve demain, et qui doit expliquer d'où provenait l'argent reçu par M. Mulroney.

Des critiques acerbes de Luc Lavoie

Hier, c'était au tour de Luc Lavoie de témoigner. Ancien fidèle porte-parole de Brian Mulroney, M. Lavoie ne s'est pas gêné pour critiquer de manière acerbe plusieurs personnes impliquées dans l'affaire Mulroney-Schreiber, dont des journalistes et M. Schreiber lui-même.

L'ancien vice-président de la firme de relations publiques National et de la compagnie Quebecor a qualifié Karlheinz Schreiber d'être maléfique; il a décrit les enquêtes de l'émission de CBC The Fifth Estate sur l'affaire Airbus comme des étant des «soap operas» (feuilletons télévisés) et désigné ironiquement Harvey Cashore, un producteur de l'émission qui enquête depuis 15 ans sur cette affaire, de «chevalier servant de la liberté et de la civilisation».

M. Lavoie a par ailleurs déclaré qu'il avait recommandé à son ancien patron à quatre ou cinq reprises de rendre public le fait qu'il avait reçu des paiements de Karlheinz Schreiber entre 1993 et 1994, mais sans succès.

«PR 101 enseigne que, quand une chose est pour devenir publique, même si elle est désastreuse et catastrophique et mauvaise et négative et tout ce que vous voulez, vous êtes toujours mieux de la sortir vous-même», a-t-il expliqué.

Puis, interprétant les réticences de son ex-patron à aller de l'avant avec ses recommandations, il a expliqué: «En le faisant, vous auriez eu ce chevalier servant de la liberté et de la civilisation, Harvey Cashore, qui serait monté et aurait dit: ah! ha! Lse 300 000$ devaient venir d'un compte qui était quelque part au Liechtenstein... Et là, toutes les espèces de conspiracy theories seraient remontées à la surface.»