Celui qui était au coeur des décisions de la Caisse de dépôt (CDP) dans la déroute des papiers commerciaux se retrouve chef des placements à Fondaction de la CSN.

Luc Verville a été embauché en décembre 2008 par le fonds syndical. Le printemps dernier, le président du Parti québécois, Jonathan Valois, un des dirigeants du fonds, avait nié que M. Verville était passé à l'emploi de son organisme. Sa version a changé la semaine dernière.

 

Selon Suzanne Laferrière, porte-parole de Fondaction, M. Verville «a des décisions à prendre sur les placements en fonction des politiques de Fondaction». Selon Mme Laferrière, «on n'a pas à commenter ce que M. Verville faisait à la Caisse de dépôt. On est satisfait de son travail. Il a été engagé selon le processus habituel et normal, sélectionné par un chasseur de têtes et a suivi le processus normal d'embauche», a-t-elle soutenu, avouant ne pas comprendre l'intérêt porté à M. Verville. Pas question de parler au principal intéressé, a tranché Mme Laferrière.

Par la suite, Mme Geneviève Morin, directrice des finances à Fondaction, a voulu apporter des précisions. Bien que «chef des placements», M. Verville «ne gère pas de placement, il est responsable du suivi des gestionnaires externes, ne fait pas d'achat ou de vente de titres lui-même», a dit Mme Morin.

«On s'est assurés de sa compétence et de son intégrité avant de l'embaucher» et sa rémunération n'est pas, même en partie, à commission sur les résultats du fonds - contrairement à la pratique à la Caisse de dépôt.

À la CDP, M. Verville était vice-président aux revenus fixes.

Dans la tempête des papiers commerciaux adossés à des actifs, à l'été 2007, selon les témoignages des dirigeants de la Caisse en commission parlementaire, Luc Verville était l'un des deux patrons de l'équipe qui a décidé de se lancer dans l'aventure des papiers commerciaux, qui allait se révéler désastreuse. La Caisse a dû inscrire 6 milliards de pertes à la suite de l'effondrement du marché pour ce produit.