Les Québécois souhaitent voyager, devenir propriétaires et prendre leur retraite. Des buts qui demandent parfois une longue planification et des sacrifices. Une fois ces rêves atteints, il se passe quoi, après?

«Il faut savoir se préparer une sorte de piste d'atterrissage, illustre Patrick Lynes, chargé de cours en psychologie et auteur du livre Le besoin de l'impossible. Quand on réalise un rêve, il faut comprendre ce qu'on cherchait. On voulait un chalet, oui mais pourquoi ? Il ne faut pas confondre la fin et les moyens.»

Claire Roberge et Guy Lavoie ont longuement réfléchi à leur «après-rêve». En voilier autour du monde avec leurs enfants pendant cinq ans, ils ne voulaient pas considérer le retour au Québec comme la fin de l'aventure.

«Chez nous, un rêve en a amené plein d'autres. Nous avons fait un documentaire, nous avons écrit un livre, réalisé un DVD... Et maintenant nous faisons des conférences pour des adultes et auprès des enfants. En route, nous avons planifié le retour. Nous ne nous sommes pas retrouvés devant rien à notre arrivée», explique Claire Roberge.

Patrick Lynes compare la gestion de la période suivant un grand rêve à celle que vivent plusieurs athlètes professionnels. Après des années de sacrifices, ils vivent l'euphorie du succès le temps d'une compétition. Puis, c'est le vide.

«Ceux qui réussissent à s'en sortir sont ceux qui s'habitent pendant la route vers le succès: ceux qui profitent de cette attente pour en apprendre plus sur eux-mêmes. Souhaitent-ils une seconde carrière dans un domaine en particulier? Quels seront leurs prochains buts? Avoir un projet pour l'après, c'est essentiel.»