Des chercheurs canadiens lancent cette semaine des vols qui permettront de recueillir des données susceptibles d'établir une fois pour toutes à qui appartient le pôle Nord.

Un appareil spécialement équipé effectuera des vols en direction du pôle à partir de l'île d'Ellesmere et du Groenland, pour cartographier les crêtes ou dorsales sous-marines, qui détermineront quelle nation contrôle cette partie du plancher sous-marin.

Les grandes formations géologiques comme les montagnes sous-marines créent une attraction gravitationnelle légèrement plus marquée. L'étude des fluctuations du champ gravitationnel permettra de préciser les dimensions des dorsales Lomonosov et Alpha, qui définissent les limites du plateau continental.

En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, c'est à partir du plancher du plateau continental que les nations commencent à mesurer les 200 milles marins dont elles peuvent revendiquer la souveraineté.

La Russie s'est déjà attribué la propriété du pôle Nord en envoyant un minuscule sous-marin planter un drapeau russe sur le plancher océanique, en 2007. Et un scientifique canadien à la retraite a déclaré récemment que selon des données préliminaires, le pôle appartient au Danemark.

Mais Jacob Verhoef, le géophysicien du ministère canadien des Ressources naturelles chargé du projet conjoint Canada-Danemark, a déclaré lundi que cette conclusion est prématurée et qu'il est possible que le pôle Nord soit bel et bien situé en territoire canadien.

Les informations recueillies par l'avion ne suffiront pas à prouver l'appartenance du pôle. Les prétentions du Canada devront être basées sur des mesures prises directement sur les fonds marins. A cette fin, a dit M. Verhoef, le gouvernement achètera deux mini-sous-marins, qui devraient être déployés sous la banquise au printemps 2010.

Des scientifiques canadiens se rendront également sur place pour effectuer des relevés.