Au moment de son arrestation, Michèle Richard a fait cette mise en garde aux policiers de la Sûreté du Québec qui l'ont interceptée pour conduite avec les facultés affaiblies il y a plus de trois ans, à Saint-Sauveur.

Le procès de Mme Richard, interrompu depuis un an, a repris hier au palais de justice de Saint-Jérôme. L'agent Michel Dessert, de la Sûreté du Québec, y a décrit en détail le comportement de la vedette du showbiz québécois le jour de son arrestation.

Mme Richard, 61 ans, a fait une série de déclarations référant à son statut de vedette, selon le témoignage de l'agent Dessert. «S.V.P., arrêtez. Savez-vous ce que ça va faire dans tout le Québec?», a-t-elle demandé aux policiers lors de son transport au poste de police.

La chanteuse avait une «haleine d'alcool» et les «yeux vitreux» au moment de son arrestation le 23 décembre 2005, selon le policier. Une fois arrivée au poste, elle avait une démarche «chancelante». Elle a dû appuyer une main sur un mur pour ne pas vaciller, a raconté l'agent devant le juge Jean Sirois de la Cour du Québec. «Savez-vous que la Terre va trembler? Je veux juste parler à mon avocat», lui a dit Mme Richard.

Une fois au poste, Mme Richard a d'abord refusé de souffler adéquatement dans l'alcootest. Elle a ensuite échoué à deux reprises l'alcootest avec des taux de 0,144 et de 0,135, soit près du double de la limite permise (0,08). Mme Richard avait alors très envie d'uriner. Les policiers l'ont fait patienter, car ils voulaient qu'une policière l'accompagne. «Voulez-vous que je le fasse drette icitte?», a-t-elle menacé.

Mme Richard est restée environ deux heures au poste de police. Avant de la libérer, les policiers ont suspendu son permis de conduire et l'ont informée de la date de sa comparution en cour. Mme Richard a déclaré qu'elle avait un spectacle ce jour-là au Casino. «Vous viendrez me chercher avec vos fusils au Casino», a-t-elle lâché. Elle a aussi averti les policiers qu'ils deviendraient «populaires» en l'arrêtant, en plus de leur conseiller d'appeler «leurs avocats».

Le 23 décembre 2005, à Saint-Sauveur, un automobiliste a prévenu la police après avoir vu une Volvo, conduite par une femme blonde, qui louvoyait sur la route. Les policiers ont dû lui faire plusieurs signes avant que Mme Richard ne se range sur le bas-côté de la route.

En février 2008, à l'ouverture du procès, l'avocate de Mme Richard, Me Roxane Hamelin, a présenté une requête en exclusion de la preuve. Cette requête a été rejetée le jour même. Le juge Sirois a estimé que les droits de Mme Richard n'avaient pas été bafoués lors de son arrestation. Au cours du procès, Me Hamelin compte contester la fiabilité de l'appareil qui mesure le taux l'alcoolémie dans le sang.

Hier, ni Mme Richard ni son avocate n'ont voulu s'adresser aux journalistes. La vedette portait des lunettes fumées et un flamboyant manteau de fourrure dans la salle d'audience. Le procès se poursuit aujourd'hui à Saint-Jérôme. C'est la troisième fois que la chanteuse est accusée de conduite avec facultés affaiblies. Elle a été acquittée de ce chef d'accusation à Québec en 2003. Elle a aussi une cause en cours à la cour municipale de Montréal, relativement à un incident survenu en août 2006.