Le jeune Thomas Gagné savait-il qu’il avait un pistolet à air comprimé dans son sac à dos ? Les jurés devaient trancher cette question cruciale vendredi au palais de justice de Longueuil. Les élèves de 5année de l’École internationale du Vieux-Longueuil ont joué tous les rôles de ce procès simulé, point d’orgue du projet La Cour d’école, du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’excitation est à son comble dans la grande salle d’audience. Les élèves de madame Amélie ont répété pendant des semaines pour ce procès simulé, qui leur permet de mieux comprendre le système judiciaire. « Vous êtes dans une vraie salle de cour, on est debout quand on parle au juge », leur rappelle la procureure Marie-Laurence Hébert-Trudeau, coordonnatrice du projet.

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Le jeune Daryl est dans le box des accusés. Il interprète Thomas Gagné, un adolescent accusé de possession d’arme dans un dessein dangereux et de port d’une arme dissimulée. Si tout le procès est écrit à l’avance, le verdict ne l’est pas. « Vous avez une décision importante à prendre, membres du jury », affirme Me Hébert-Trudeau.

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Comme dans un véritable procès, la jeune procureure de la Couronne fait sa déclaration d’ouverture au jury. Puis, le premier témoin se présente à la barre. La policière raconte avoir trouvé un pistolet à air comprimé dans un sac à dos dans un buisson. Le sac appartenait à Thomas Gagné, dit-elle en le montrant dans le box. L’arme (jouet) est déposée en preuve.

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Le dernier témoin, Samuel Beaulieu, n’est pas commode. Il raconte s’être chamaillé avec Thomas Gagné sur l’heure du midi. « Avez-vous déjà frappé l’accusé ? », demande l’avocat de la défense. « C’est pas de tes affaires », répond, frondeur, le témoin. « Restez courtois », le rabroue le juge, joué par le jeune Billel.

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Au tour de la défense. Le meilleur ami de l’accusé affirme que Samuel Beaulieu les intimide depuis des années. En blague, Thomas Gagné a déjà dit qu’il apporterait une arme pour faire peur à l’autre garçon. Pour sa défense, l’accusé dit que Samuel lui a sauté dessus. Il a alors découvert, avec surprise, qu’on avait mis un pistolet dans son sac à dos. Il pense que l’arme appartient à son cousin.

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« Mon client est innocent. Thomas n’avait pas la connaissance qu’il transportait une arme », plaide l’un des avocats de la défense, qui demande au jury d’acquitter son client. « L’accusé s’est procuré une arme dans le but de s’en prendre à Samuel, qui l’intimidait depuis des années », plaide la Couronne à son tour.

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Le jury délibère pendant 15 minutes. Le juge remet le verdict au greffier. C’est unanime : coupable pour les deux chefs. Les parents se mettent à applaudir pour féliciter les enfants, qui affichent de larges sourires. « Qui considère être avocat ? », leur demande Me Hébert-Trudeau. Une flopée de mains se lèvent d’un coup. « On n’avait aucun aspirant avocat au début du procès », rigole-t-elle.