En écho à plusieurs autres, une nouvelle voix s'est fait entendre mercredi pour s'opposer au controversé projet de loi 9 sur l'immigration, piloté par le ministre Simon Jolin-Barrette.

La protectrice du citoyen, Marie Rinfret, s'est présentée en commission parlementaire, en se disant « extrêmement préoccupée » par les dispositions du projet de loi visant les 18 000 candidats à l'immigration dont les dossiers risquent fort d'être supprimés.

Avec son projet de loi, le gouvernement Legault applique « une solution essentiellement administrative à un problème humain », a déploré Mme Rinfret, dans le cadre de la consultation menée sur le projet de loi 9.

Grâce à cette pièce législative, le ministre veut modifier les règles de sélection des immigrants, pour assurer une meilleure adéquation entre les compétences professionnelles des requérants et les besoins du marché du travail. Il veut faire table rase et éliminer les 18 000 dossiers en attente de traitement, déposés selon les règles actuelles.

Ces 18 000 dossiers regroupent entre 45 000 et 50 000 personnes, dont environ 6000 résidents et travaillent déjà au Québec, en attendant de régulariser leur situation.

Au cours des dernières semaines, la protectrice du citoyen dit avoir reçu pas moins d'une soixantaine de plaintes provenant de candidats inscrits sur la liste d'attente, des gens qui se disent inquiets, ne sachant pas quel sort leur sera réservé.

Ils craignent de tomber « dans le vide », a-t-elle commenté.

La protectrice du citoyen demande donc au gouvernement d'épargner en priorité les candidats déjà installés au Québec, de les soustraire à l'application de la loi, et de traiter leur dossier selon les règles actuellement en vigueur.

Quant aux autres candidats, toujours à l'étranger, elle demande au gouvernement d'au moins faire preuve d'empathie, de leur présenter par écrit des excuses, de leur expliquer la situation, et de leur rembourser tous les frais encourus, incluant ceux requis pour passer les tests linguistiques.

Le gouvernement doit fournir « une réponse à l'insécurité et à l'inquiétude des gens » qui ont formulé le souhait d'émigrer au Québec, selon elle.