Le principal parti d'opposition québécois a vivement critiqué dimanche le projet du gouvernement de la province d'éliminer un arriéré de quelque 18 000 dossiers de demandes d'immigration non traitées.

Dénonçant «l'amateurisme», du projet, Dominique Anglade, porte-parole en matière d'immigration du parti libéral du Québec (PLQ), a accusé le gouvernement du premier ministre François Legault de «faire fi de la vie de milliers de personnes».

Lors d'un point de presse et dans des interviews à des médias québécois, Mme Anglade a affirmé avoir reçu des dizaines de messages exprimant la grande inquiétude de personnes ayant déposé des dossiers d'immigration au Québec, dont certaines sont déjà dans la province francophone.

Les dossiers pouvant concerner des familles, ce sont plus de 40 000 personnes qui sont affectées par la décision, a-t-elle fait valoir.

Le gouvernement de M. Legault, qui a largement battu le PLQ lors des élections provinciales d'octobre 2018 et lui a succédé à la tête de la province, a présenté la semaine dernière un projet de loi visant notamment à mieux adapter la sélection des candidats aux besoins de la province en matière de main-d'oeuvre.

En présentant son projet qui prévoit des modifications dans le mode de sélection des immigrants, le ministre de l'immigration Simon Jolin-Barrette avait annoncé son intention de repartir à zéro et de renoncer à traiter quelque 18 000 dossiers en souffrance, qui s'étaient accumulés au cours des dernières années.

Cette mesure vise à mettre fin au principe actuel du «premier arrivé premier servi» qui ne tient pas compte, selon lui, des besoins du marché du travail et de parvenir plus rapidement à la mise en place du nouveau système.

Le ministre avait précisé que le gouvernement rembourserait aux demandeurs les frais de dossiers exigés, une somme qu'il a évaluée à 19 millions  de dollars canadiens (12,5 millions d'euros).

Mme Anglade a appelé le gouvernement à affecter plutôt ces 19 millions au traitement des demandes en souffrance.

Le projet d'annulation des 18 000 demandes a suscité l'inquiétude de nombreux candidats à l'immigration dont certains ont déjà un emploi ou font des études au Québec, en attente de leur régularisation. Il a également provoqué des critiques au sein d'autres formations politiques.