Les membres de Québec solidaire ont lancé une campagne politique sur les changements climatiques, dimanche, et leurs députés ont tout de suite annoncé leurs couleurs en promettant un « débat national » sur le « troisième lien » entre Québec et Lévis.

Les députés solidaires ont ciblé ce projet phare promis par le gouvernement Legault au terme de leur conseil national, dimanche. Ils comptent faire en sorte que le débat public sur ce « mauvais projet de développement du siècle dernier » dépasse les frontières de la Vieille-Capitale.

« On veut que ça devienne un enjeu national parce que ça remet en question la façon dont on fait le développement au Québec », a résumé la députée Ruba Ghazal, qui s'envole dimanche pour la Pologne pour participer à la conférence des Nations unies sur le climat.

« Il ne faut pas, par exemple, construire des routes et après ça blâmer les gens de les utiliser, a-t-elle ajouté. Il faut juste ne pas en construire et donner une alternative avec des investissements massifs en transports en commun. »

Les militants de Taschereau, la circonscription qui englobe le centre-ville de Québec, ont convaincu les membres d'amender le plan de la campagne politique pour que le parti s'oppose à « tout développement autoroutier qui nous éloigne de nos objectifs de réduction de GES pour les horizons 2020-2030 ».

La députée de cette circonscription, Catherine Dorion, n'a pas caché que ce texte engage QS à s'opposer au troisième lien, un projet défendu depuis plusieurs années par les radios parlées de Québec et qui jouit d'un fort appui populaire dans les sondages.

« La campagne pro-troisième lien, elle a été faite, c'est correct, a résumé Mme Dorion. Mais la campagne anti-troisième lien doit être faite aussi et c'est là-dessus qu'on se met. »

Selon elle, le projet est loin de faire consensus dans la région de Québec. En outre il est « extrêmement pas populaire » au centre-ville, a-t-elle dit.

« C'est nous qui vivons au centre-ville de Québec, qui voyons débarquer des milliers d'automobiles jour après jour, a dit Mme Dorion. C'est nos milieux de vie, c'est nos enfants qui jouent dans les ruelles, dans les rues, ils se promènent là et la ville est remplie d'autos. On n'en veut juste pas plus. »

Alors qu'il était dans l'opposition, François Legault a promis de construire le troisième lien « coûte que coûte ». Et ce, même si plusieurs experts ont prévenu que le projet ne fera qu'aggraver le problème d'étalement urbain et qu'il risque à terme d'empirer les problèmes de congestion.

Les députés de QS ont déjà commencé à questionner le gouvernement de la Coalition avenir Québec pendant la courte session parlementaire. Le député Sol Zanetti a demandé au ministre des Transports, François Bonnardel, s'il était en mesure de nommer un seul expert favorable au projet. Celui-ci a éludé la question en accusant QS d'être « idéologique ».