Le gouvernement Trudeau doit exiger que les nouveaux trains de VIA Rail soient, au moins en partie, construits localement, a affirmé François Legault, mardi.

Le premier ministre a été ulcéré d'apprendre que la société de la couronne fédérale est sur le point d'annoncer que son parc du corridor Québec-Windsor sera remplacé par l'allemande Siemens. Le contrat d'un milliard a donc échappé à Bombardier, qui comptait assembler les rames dans son usine de La Pocatière.

«Ce sont les contribuables qui, via le gouvernement fédéral, vont investir un milliard dans ce train-là, a dénoncé M. Legault. Et là, on a un gouvernement fédéral qui dit je n'exigerai pas de contenu canadien ou québécois. Ça n'a pas de bon sens.»

Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a fait valoir qu'Ottawa ne peut exiger que VIA Rail privilégie une entreprise canadienne pour renouveler sa flotte de wagons en raison des engagements commerciaux du Canada.

Mais cette explication n'a pas satisfait François Legault, qui fait valoir que tous les gouvernements du monde exigent un seuil minimal de contenu local dans ses approvisionnements, surtout les Américains.

«Actuellement, on serait à peu près un des seuls États dans le monde qui n'exige pas de contenu local, donc qui ne s'assure pas que des emplois payants soient créés ici pour un train qui va être utilisé», a dénoncé M. Legault.

Il presse le gouvernement Trudeau d'exiger un seuil d'au moins 25% de contenu local dans le contrat du prochain train de VIA Rail. Et ce, peu importe si la société fédérale choisit Bombardier ou Siemens.

Plus tôt dans la journée, l'opposition à l'Assemblée nationale a appelé le gouvernement Legault à faire pression sur Ottawa pour s'assurer que le Québec profite des retombées du contrat de VIA Rail.

«Évidemment, VIA Rail est une entreprise fédérale, alors il est clair que la responsabilité dans ce domaine-là appartient davantage au gouvernement fédéral. Je pense que le gouvernement du Québec, dans n'importe quelles circonstances, doit faire le maximum de pression pour s'assurer qu'on puisse avoir des contrats qui vont bénéficier aux travailleurs québécois», a déclaré mardi le chef intérimaire du Parti libéral, Pierre Arcand.  

Pour la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, l'épisode démontre que «le Canada abandonne le Québec» et que les accords de libre-échange desservent les travailleurs d'ici.

«M. Legault doit crier qu'il faut qu'il y ait du contenu québécois, canadien, mais ça ne change rien, a dit Mme Massé. L'accord de libre-échange, il est signé et le Québec, on n'a pas voix au chapitre. C'est pour ça qu'il faut changer les règles du jeu.»

- Avec la collaboration d'Hugo Pilon-Larose