Le chef libéral par intérim Pierre Arcand juge que la protection de l'environnement est une valeur « incontournable » sur laquelle son parti doit miser dans son rôle d'opposition officielle à Québec. 

« La question des changements climatiques interpelle tout le monde. Nous avons fait beaucoup d'efforts au cours du dernier mandat, entre autres pour avoir le fond vert [et] créer des actions positives en matière d'environnement », a dit M. Arcand mercredi à son arrivée au caucus libéral d'avant session parlementaire au Lac-Beauport, près de Québec. 

Le plan du Québec en matière de lutte aux changements climatiques (élaboré sous un gouvernement libéral) prévoit que la province diminue d'ici 2030 ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 %, et de 20 % d'ici 2020. Sur cette dernière cible, le gouvernement Couillard avait admis en mai 2017 qu'il n'atteindrait peut-être pas cet objectif et que le Québec devrait alors compenser par des achats sur le marché du carbone. 

L'environnement, une valeur libérale ? 

Le président de la Commission jeunesse du Parti libéral, Stéphane Stril, considère pour sa part que la lutte aux changements climatique et la protection de l'environnement devraient être ajoutées à la liste des valeurs libérales qui définissent les orientations de sa formation politique. 

« En 2018, la question climatique ne peut plus être une question de second plan qu'on aborde lorsqu'on a le temps. Ça doit devenir une réelle priorité. On a connu une défaite lourde le 1er octobre, c'est loin du résultat espéré et qu'on attendait. Si notre parti a réussi après 150 ans [d'histoire] à rester un parti politique pertinent au Québec, c'est parce qu'il a su se renouveler et répondre aux problématiques de chaque époque. Aujourd'hui, le principal défi de notre époque, c'est la question climatique », a-t-il dit mercredi lors d'une mêlée de presse téléphonique. 

« La question climatique a toujours eu une place importante pour le Parti libéral (...). C'est certain que notre bilan n'est pas parfait, aucun bilan ne l'est. S'il était parfait, on aurait gagné les 125 circonscriptions aux dernières élections. Pendant la campagne électorale, la question de l'environnement n'a pas été une question prioritaire. On en a parlé deux ou trois jours, maximum. On ne veut plus que ça arrive », a-t-il ajouté.

Une idée accueillie dans l'enthousiasme 

À leur arrivée au caucus d'avant-session parlementaire au Lac-Beauport, les députés libéraux ont semblé accueillir avec enthousiasme cette proposition de leur aile jeunesse, qui devra être déposée et débattue en congrès. 

« Je suis très d'accord avec les jeunes libéraux. (...) Les milléniaux ne parlent que de ça », a pour sa part dit Marwah Rizqy, nouvelle députée de Saint-Laurent, et qui pourrait être de la prochaine course à la chefferie. 

« On sait que le Parti libéral du Québec c'est le parti de l'économie. On veut que ça devienne le parti de l'économie verte », a-t-elle ajouté en mêlée de presse, mercredi. 

La nouvelle porte-parole libérale en matière d'environnement, Marie Montpetit, a pour sa part lancé quelques flèches à la Coalition avenir Québec (CAQ), jugeant « archaïque » que le gouvernement Legault étudie la possibilité de relancer l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti.

« Il y a une démarche en ce moment que pour que l'île d'Anticosti soit reconnue au niveau de patrimoine mondial à l'UNESCO. C'est un joyau patrimonial et un joyau au niveau de la biodiversité. Je ne comprends pas cette orientation archaïque [de la CAQ] », a-t-elle dit à son arrivée au caucus d'avant-session au Lac-Beauport. 

En entrevue éditoriale à La Presse lors de la dernière campagne électorale, l'ancien chef libéral Philippe Couillard avait affirmé qu'il fallait s'attaquer aux enjeux environnementaux, mais jamais au détriment de l'économie.