Le gouvernement Legault a l'occasion de faire rapidement la preuve de son sérieux en matière d'environnement en améliorant la « coquille vide » qu'est le plan quinquennal de l'organisme Transition énergétique Québec présenté par les libéraux, estime une coalition d'organismes environnementaux.

Dans une lettre que La Presse a obtenue, le Regroupement pour la transition, l'innovation et l'efficacité énergétique invite « d'urgence » le nouveau ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles Jonatan Julien à « corriger deux erreurs commises par le gouvernement précédent ».

Le gouvernement libéral de Philippe Couillard n'avait pas doté le plan de « cibles véritables » à atteindre et avait omis de permettre à la Régie de l'énergie « d'évaluer les résultats annuels de ce Plan » avant son échéance, dans cinq ans, déplore le regroupement.

« Si on dérape pendant cinq ans, les résultats ne seront pas beaux », lance avec indignation André Bélisle, de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, membre du regroupement.

Ces omissions constituent « une anomalie par rapport aux pratiques usuelles en matière de programme d'efficacité énergétique en Amérique du Nord », écrivent les signataires de la lettre au ministre Julien.

Les mesures contenues dans le plan quinquennal sont « souhaitables », souligne M. Bélisle, « mais on ne peut pas s'en tenir à de grands principes. Il faut des cibles précises, avec échéanciers ».

ACCUEIL FAVORABLE POUR CHASSÉ À L'ENVIRONNEMENT

Le milieu écologiste a accueilli positivement la nomination de MarieChantal Chassé comme ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, bien qu'elle y soit inconnue.

« La plupart des élus de la CAQ sont de nouveaux visages », a relativisé le directeur de la Fondation David Suzuki pour le Québec et l'Atlantique, Karel Mayrand, qui s'attendait à devoir « bâtir de nouvelles relations ».

L'organisation, qui rappelle que Mme Chassé n'est pas la première ministre de l'Environnement à ne pas avoir de formation ou d'expérience dans le domaine, souhaite « une ministre à l'écoute, qui rassemble et collabore » et qui s'entoure de spécialistes qui adhèrent à la science.

« C'est tout un défi qui attend la nouvelle ministre », a de son côté indiqué à La Presse Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada, disant espérer « qu'elle pourra compter sur l'appui de M. Legault et de ses collègues, car il faudra beaucoup plus que des mots pour prouver que l'environnement les préoccupe ».

Nature Québec a pour sa part « salué » dans un communiqué les nominations de MarieChantal Chassé et de Jonatan Julien, invitant le nouveau gouvernement à « réfléchir sérieusement aux conséquences qu'entraînerait la reprise des projets d'hydrocarbures sur Anticosti », une possibilité évoquée la veille par un porte-parole du nouveau gouvernement.

Photo David Boily, La Presse

Jonatan Julien, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles