Le Parti libéral du Québec (PLQ) reprend la recette de Jean Charest lors des élections de 2008, cette fois pour inciter les électeurs à tourner le dos à la Coalition avenir Québec. Il demande aux électeurs de lui laisser « les mains sur le volant » pour traverser les perturbations économiques causées par Donald Trump.

Pour le premier ministre Philippe Couillard, le Québec vit une « période de grande instabilité » en raison des tarifs punitifs imposés sur l'acier et l'aluminium par l'administration américaine cette semaine. Et c'est sans compter la renégociation de l'ALENA et le dossier du bois d'oeuvre.

« Ce n'est pas un moment ou une période pour ajouter à l'instabilité » en changeant de gouvernement, a affirmé M. Couillard en conférence de presse après un discours-fleuve de 40 minutes devant ses militants au cours duquel il a utilisé le même thème. « C'est clair qu'on ne peut pas contrôler les agissements des autres États, mais une chose qu'on peut faire comme Québécois et Québécoises, on peut choisir un gouvernement qui a fait ses preuves » pour « gérer l'économie et les finances publiques », a-t-il lancé à ses militants.

« Nos résultats sont incontestables. Même nos adversaires ne parlent plus de ça. M. Legault ne me pose plus de questions sur l'économie », a-t-il ajouté dans une rare mention de son principal adversaire au cours de son allocution.

« L'économie va bien, il faut que ça continue de bien aller, ce n'est pas le temps de changer de pilote dans l'avion », a-t-il renchéri en conférence de presse.

Questionné par les journalistes, Philippe Couillard ne s'est pas caché de s'inspirer du fameux slogan de son prédécesseur. « C'est un élément qu'il faut mettre à l'esprit des Québécois », a-t-il dit.

À l'époque à la tête d'un gouvernement minoritaire, Jean Charest avait réclamé en 2008 d'avoir « les deux mains sur le volant » pour faire à une « tempête économique » appréhendée en raison de la crise financière. Le président de la campagne du PLQ, Alexandre Taillefer, est allé jusqu'à reprendre la même expression.

« L'enjeu du conflit avec les États-Unis, ce n'est pas un petit conflit. On fait face à quelqu'un qui adopte des manières jamais vues en terme de politique internationale. Ça prend des gens sérieux, des gens qui sont en mesure de mettre les mains sur le volant et s'assurer de conduire l'économie du Québec à bon port », a-t-il soutenu.

Pour le ministre des Finances, Carlos Leitão, les prévisions de croissance économique restent « bonnes » pour les prochaines années malgré « l'environnement international complexe » et les tarifs américains. L'homme que Philippe Couillard présente comme l'un des meilleurs prévisionnistes au monde ne voit aucune raison à ce stade-ci de revoir à la baisse ses prévisions.

Le premier ministre a revendiqué l'étiquette du « changement » et du « renouveau » au cours de son discours. « Vous savez, certains promettent le changement ou en parlent. Nous, libéraux, nous faisons, nous sommes le changement », a-t-il soutenu. « Quand on regarde tout ce qu'on a changé, quelle est la crédibilité de ceux qui parlent aujourd'hui de changement ? Quelle est la nouveauté portée par ceux qui répètent les recettes de 1998 ? »

Philippe Couillard a profité du conseil général pour annoncer une promesse électorale. « Sous un prochain gouvernement libéral, les services de garde seront gratuits pour tous les enfants de 4 ans au Québec », a-t-il affirmé. Cette gratuité s'appliquerait aux services de garde subventionnés ou non. La mesure est évaluée à 250 millions de dollars.

M. Couillard a réitéré son intention de poursuivre le déploiement de la maternelle à temps plein pour les enfants de 4 ans en milieu défavorisé. Leur service de garde en milieu scolaire serait également sans frais, a-t-il promis.

Ce conseil général était le dernier rendez-vous du parti avant les élections du 1er octobre.