Les libéraux n'ont pas voulu répéter les mots « nationalisme ethnique » utilisés par le ministre des Finances Carlos Leitão pour dénoncer la Coalition avenir Québec (CAQ), jeudi.

À leur arrivée à l'Assemblée nationale, des ministres du gouvernement Couillard se sont portés à la défense de leur collègue. Mais ils se sont gardés de reprendre l'expression qu'il a utilisée pour critiquer le parti de François Legault dans une entrevue à The Gazette.

Dans un article paru mercredi, M. Leitão a déclaré au quotidien que la CAQ propose un « nationalisme ethnique ».

« Ce à quoi nous nous opposons fondamentalement, ce à quoi le Parti libéral du Québec s'opposera toujours, c'est de la division, a affirmé le ministre de l'Immigration, David Heurtel. C'est de tenter d'antagoniser les Québécois. »

Pressé de répéter les propos son collègue, M. Heurtel a tourné les talons et fait dos aux journalistes pour ensuite répondre à des questions en anglais. 

Son collègue à l'Éducation, Sébastien Proulx, a affirmé : « Je n'ai pas à répéter une affirmation dans un contexte où je ne l'ai pas entendue. »

« Je connais M. Leitão, a ajouté M. Proulx. Je sais pour quelles raisons il fait de la politique, je sais pourquoi il est motivé à faire de la politique, je sais qu'il accorde beaucoup d'importance à la place de gens comme lui dans notre société, qui se sont bâtis et qui sont aujourd'hui ministre des Finances. »

La déclaration de M. Leitão a fait bondir le chef caquiste François Legault, mercredi. Il a exigé des excuses et demandé au premier ministre Philippe Couillard de le rappeler à l'ordre.

La CAQ est revenue à la charge jeudi matin. Elle a présenté une motion pour que les parlementaires reconnaissent « qu'aucune formation politique représentée à l'Assemblée nationale du Québec ne prône le nationalisme ethnique ». Une initiative que le Parti libéral a refusé d'appuyer.

Au Salon bleu, le leader parlementaire caquiste, François Bonnardel, a souligné à gros traits le refus des ministres libéraux de répéter les propos de M. Leitão.

« Ce qui alimente le cynisme, ce sont les double-discours, a dénoncé M. Bonnardel. Pourquoi refuse-t-il de dire en français ce qu'il a dit en anglais ? Pourquoi ce double-discours ? Qu'il assume ou qu'il s'excuse. »

M. Leitão avait refusé de s'excuser mercredi.

« J'ai dit ce que j'avais à dire », a-t-il simplement déclaré jeudi matin.