Le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, appelle les élus à reprendre la réflexion sur leur rémunération. Dans une lettre envoyée à ses collègues mardi, il reconnaît qu'il aurait dû être « plus précis et moins incisif » lorsqu'il a attaqué la Coalition avenir Québec sur cette question avant les Fêtes.

En fin de session parlementaire, des discussions sur le salaire des élus ont tourné à la foire d'empoigne. Québec solidaire a reproché à ses adversaires de vouloir améliorer le traitement des députés « en catimini » pour compenser l'imposition de leur allocation de dépenses par le gouvernement fédéral à partir de 2019.

M. Fournier a alors reproché à la CAQ d'être à l'origine de l'initiative.

« Nous ne serons pas les instigateurs de cette démarche, on va laisser ça à la CAQ », a alors déclaré M. Fournier, qui dénonçait le « double langage » du parti de François Legault.

Dans sa lettre aux élus, M. Fournier fait son mea culpa.

« Comme le reconnaissaient certains de leurs députés, cette hausse salariale ne visait qu'à neutraliser les effets fiscaux d'une décision fédérale, reconnaît-il. J'aurais dû être plus précis et moins incisif. »

Le leader parlementaire propose de créer un « comité de rémunération indépendant et permanent » pour décider comment modifier le traitement des élus lors de l'entrée en vigueur des nouvelles règles fédérales. Les décisions d'un tel organisme, dont la présidence serait approuvée aux deux tiers par l'Assemblée nationale, seraient exécutoires.

« Pour éviter de revivre les écueils du passé, les chefs de partis, les membres de leurs formations et les députés indépendants devraient accepter cette approche et prendre, avant le dépôt d'un tel projet de loi, l'engagement clair de l'adopter », écrit M. Fournier.

M. Fournier avait tenté en 2015 de légiférer pour mettre en oeuvre les recommandations de l'ex-juge Claire L'Heureux-Dubé sur la rémunération des députés. Le projet de loi 79 aurait fait passer le salaire de base des députés de 90 850 $ à 140 017 $, en faisant disparaître une allocation non imposable. Il proposait aussi de hausser la part de cotisation des députés à leur régime de retraite de 21 à 41 %.

Devant les réserves de l'opposition, la pièce législative a été mise au rancart. Elle dort au feuilleton depuis plus de deux ans.