Le gouvernement Couillard a défendu jeudi l'indemnité de départ de 200 000 $ versée à l'ancien président du Centre des services partagé (CSPQ), limogé le mois dernier.

Christian Goulet a été suspendu en juin pour avoir omis de signaler qu'il détenait des actions de CGI et de Bell Canada, son précédent employeur. Ces deux entreprises sont des fournisseurs du CSPQ.

Le gouvernement Couillard a décidé le mois dernier de mettre fin à son contrat. Et ce, même si une vérification externe n'a découvert «aucun indice à l'effet que les interventions de monsieur Goulet aient pu avoir un impact en faveur de Bell ou de CGI».

En l'absence d'une faute grave, il était impossible pour le gouvernement de congédier M. Goulet, a indiqué le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand. Québec s'est donc résigné à lui verser l'équivalent d'un an de salaire afin de résilier son contrat.

«Je n'essaie pas ici de vous dire que c'est extraordinaire, que c'est merveilleux, que c'est une situation qui nous rend très heureux», a convenu M. Arcand.

«Dans les circonstances de ce cas très particulier qui était devant nous, nous avons pris ce qui nous apparaissait la meilleure décision dans les circonstances», a-t-il ajouté.

Ces explications n'ont pas satisfait les partis de l'opposition.

Le député de la Coalition avenir Québec (CAQ), Éric Caire, s'explique mal que le gouvernement n'ait pas carrément congédié M. Goulet, ce qui l'aurait empêché de toucher une prime de départ.

«M. Goulet a menti, M. Goulet a caché de l'information, a dénoncé M. Caire. Ça, ce n'est peut-être pas des motifs suffisants pour le gouvernement libéral, mais pour le contribuable québécois qui va cracher le 200 000 $ de prime, je pense que c'est un motif raisonnable.»

La députée du Parti québécois, Nicole Léger, a abondé dans le même sens.

«Comment la faute commise par M. Goulet peut être assez lourde pour que le gouvernement ordonne son congédiement, mais pas assez grave pour lui enlever son indemnité?» a-t-elle ironisé.