Le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) François Legault est critiqué par ses adversaires pour avoir demandé à Philippe Couillard s'il réclamera «au gouvernement fédéral de payer les droits compensatoires sur la commande de Delta».

La question, qu'il a adressée au premier ministre lors de la période de questions, mercredi, s'appuyait sur l'idée qu'il y a un déséquilibre dans le risque pris par Québec et Ottawa dans toute l'aventure de la C Series, alors que le fédéral a «seulement investi 124 millions [sous forme de prêt]», explique M. Legault, et que la province a acheté pour 1,3 milliard en capital-actions.  

«Si on faisait ça, ça signifierait qu'on accepte la décision et qu'on pense qu'elle sera définitive. Moi, je pense que la décision est tellement saugrenue, loufoque à sa face même, qu'il y a tous les arguments nécessaires pour la faire renverser à Washington», a répondu M. Couillard au chef caquiste. 

«Comment pense-t-il que ce paiement serait perçu par les organisations de commerce international? Comment pense-t-il que ça serait perçu aux États-Unis? (...) Je pense que ça serait une erreur majeure au stade actuel de même entrevoir qu'on pourrait faire quelque chose comme ça», a ajouté le chef libéral. 

Sur Twitter, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a par la suite écrit «#legaultlagaffe frappe encore et veut qu'Ottawa paie les droits [compensatoires] de 220% imposés à Bombardier. Boeing serait aux anges et réclamerait 440%.»

En point de presse, plus tard en journée, le chef caquiste s'est défendu en affirmant que l'idée qu'il a évoquée au salon bleu avait déjà été appliquée par le passé dans le conflit entre les États-Unis et le Canada sur le bois d'oeuvre.

«Quand il y a des droits compensatoires dans le dossier du bois d'oeuvre, on demande au gouvernement fédéral de financer ces droits en attendant de gagner en appel», a dit M. Legault.

«Tout homme d'affaires, tout bon gestionnaire se prépare un plan ''B''. Actuellement, ce n'est pas de lever le drapeau blanc que de dire on va s'assurer avec le gouvernement fédéral qu'il soit au rendez-vous», a-t-il dit.