Le « facteur humain » est au centre du cafouillage de l'A13, en mars dernier, mais l'enquêteur chargé de faire la lumière sur la situation refuse de pointer du doigt des individus en particulier.

Florent Gagné a dévoilé cet avant-midi son rapport d'enquête, obtenu en exclusivité par La Presse, dans lequel il décrit des communications « dramatiquement déficientes » entre policiers et fonctionnaires : « Un échec total », assure-t-il.

« C'est d'abord un problème d'information qui ne circule pas, un problème de vigie et une absence d'alerte, qui ont causé le drame et non pas un manque de ressources ou de capacités », a écrit M. Gagné.

Le rapport de l'ex-haut fonctionnaire pointe les actions problématiques de plusieurs : « Les patrons sont blâmés, tant à la Sûreté du Québec qu'au ministère des Transports du Québec pour ne pas avoir pris le relais », a-t-il dit.

Mais M. Gagné préfère ne pas blâmer des individus en particulier.

« Ça ne sert absolument à rien », s'est-il défendu. « Ça ne donne rien de prendre [un individu] et de dire qu'on le remplace avec un autre nom. On va avoir exactement la même situation la prochaine fois si seulement le nom des personnages a changé. »

Une intervention du ministre des Transports Laurent Lessard n'aurait pas pu améliorer les choses, selon lui. « Si vous voulez le fond de ma pensée, je crois qu'il était absolument impossible pour le ministre de faire quoi que ce soit. Je ne veux pas le défendre », a-t-il dit. « Au cabinet du ministre, c'est évident que l'information ne s'est jamais rendue là. Et même si elle s'était rendue là, on voit mal comment les choses auraient pu se faire [autrement]. »