Québec solidaire déplore le «surplace» qu'a fait la province à la lumière de l'inventaire québécois d'émissions de gaz à effet de serre de 2014, dévoilé vendredi.

À l'approche de l'annonce du budget provincial, la députée Manon Massé réclame des investissements «massifs» en transport collectif, plutôt que des subventions pour l'achat de véhicules électriques.

Elle estime que l'approche actuelle du gouvernement ne lui permettra pas d'atteindre sa cible de réduction de 80 à 95 % des émissions des gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050.

Les statistiques rendues publiques vendredi révèlent que si les émissions québécoises de GES ont diminué de 2,1 % de 2010 à 2014, elles avaient crû de 140 000 tonnes par rapport à l'année précédente.

L'inventaire indique que le secteur des transports avait alors généré à lui seul 41 % des émissions de GES provinciales. Le transport routier, lui, en représentait près de 34 %.

La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques exhorte le premier ministre Philippe Couillard - qu'elle accuse d'«entretenir le mythe d'un Québec vert» - à abaisser les tarifs du transport en commun et à garantir un service d'«une fréquence acceptable».

Elle prioriserait pour sa part des secteurs tels que Rosemont, Montréal-Nord, la Pointe-de-l'Île, le Sud-Ouest, Lachine et Lasalle, selon la densité de la population.

«On nous fait miroiter qu'un projet comme le REM (Réseau électrique métropolitain), c'est comme si c'était la solution du siècle, a-t-elle lancé. Ce qu'il faut, c'est un engagement sur plusieurs années, ne serait-ce que prendre l'argent qui est prévu pour la construction de nouvelles autoroutes, qui va encore induire une explosion de l'utilisation de la voiture.»

Elle souligne que l'actuel gouvernement libéral n'est pas le seul à s'être fermé les yeux quant à l'urgence d'agir et à avoir «tourné le dos à la mobilité durable».

«Le gouvernement a adopté des cibles ambitieuses, maintenant il faut que ses gestes soient ambitieux», a-t-elle martelé, en entrevue avec La Presse canadienne.