Le gouvernement Couillard a accordé un traitement de faveur à TransCanada en autorisant une évaluation « bâclée » de son projet d'oléoduc Énergie Est, a dénoncé lundi un regroupement d'organismes environnementaux.

Une trentaine de groupes écologistes estime qu'il est impossible pour l'entreprise albertaine de produire une étude d'impact crédible de son projet dans un délai de six semaines. Les groupes font valoir que le processus dure d'ordinaire plus d'un an.

En forçant le BAPE à se plier à l'échéancier accéléré que réclamait TransCanada, le gouvernement libéral donne l'impression de favoriser l'entreprise, dénonce Christian Simard, porte-parole de Nature Québec.

« C'est comme si tous ne sont pas égaux face à la loi, a-t-il dénoncé. C'est une très très grosse entreprise, qui a des moyens énormes. Et en échange d'une soumission apparente à la loi, elle négocie des choses que n'importe quelle petite ou moyenne entreprise au Québec ne serait pas en mesure de négocier. »

Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, s'était adressé aux tribunaux pour forcer TransCanada à soumettre Énergie Est à la loi québécoise. En vertu d'une entente hors cour, l'entreprise a finalement accepté de se plier à un examen approfondi du BAPE. Elle a jusqu'au 6 juin pour produire une étude d'impact, les audiences publiques devant avoir lieu à l'automne.

Le ministre a soutenu que cette entente donne au Québec le pouvoir de statuer sur le projet controversé. Or, TransCanada fait une lecture bien différente du pacte, et refuse toujours de reconnaître que son projet est soumis à la loi québécoise.

Parti québécois

L'ancien chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, s'était pour un temps montré ouvert au projet Énergie Est. Mais il est passé dans le camp des opposants une fois qu'il a remporté la course à la direction, l'an dernier.

Les écologistes espèrent que le Parti québécois, qui se choisira un nouveau chef dans les prochains mois, restera fermement opposé au projet Énergie Est.

Le porte-parole de Greenpace, Patrick Bonin, a souligné que plusieurs candidats annoncés sont issus d'une nouvelle génération de politiciens. Il s'attend donc à ce qu'ils soient sensibles au problème des changements climatiques.

« On s'attend à une position aussi claire que la référence au Quick aux fraises qui a été faite récemment », a indiqué le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, une allusion aux commentaires du député Sylvain Gaudreault, devenu depuis chef par intérim du PQ.