Le Parti libéral du Québec est un «parti de pourris», a affirmé le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, mercredi matin.

Le chef caquiste a laissé échapper cette phrase lors d'un débat tendu à l'Assemblée nationale sur le financement du PLQ. Les pratiques du parti de Philippe Couillard ont été remises en cause, ces derniers jours, après l'arrestation de Nathalie Normandeau et de six autres personnes dans une opération de l'UPAC.

On a clairement entendu M. Legault dire «parti de pourris» alors que la députée caquiste Nathalie Roy s'apprêtait à prendre la parole.

La phrase a provoqué un concert de chahuts au Salon bleu.

Au terme des échanges, le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, a refusé de commenter la déclaration du chef caquiste.

«J'ai entendu et je ne veux pas le commenter, a-t-il dit. Pourquoi je ne veux pas le commenter ? J'essaie qu'on travaille dans un climat de respect. Je suis convaincu que le respect entraîne le respect.»

La période de questions quotidienne s'est déroulée dans un climat d'affrontement, et pas seulement entre le gouvernement et l'opposition. Le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, a fréquemment interrompu les questions portant sur l'arrestation de Mme Normandeau, comme il l'avait fait la veille.

M. Chagnon a fait valoir que l'article 35 du règlement de l'Assemblée nationale interdit aux députés de parler d'une affaire qui est devant les tribunaux «si les paroles prononcées peuvent porter préjudice à qui que ce soit». De tels propos sont alors considérés comme «non parlementaires».

Mais aux yeux de François Legault, M. Chagnon a une interprétation trop restrictive de ce règlement. Il s'est dit «surpris» que le président bloque des questions sur les dons de Nathalie Normandeau.

Il a également laissé entendre que M. Chagnon, lui-même un député libéral, aurait pu avoir des discussions avec le PLQ à ce sujet.

Normandeau a recueilli 1 million

Plus tôt en matinée, M. Legault a sommé le PLQ de rembourser ou placer en fiducie la totalité des dons recueillis par Nathalie Normandeau entre 2000 et 2011, une somme qui s'élève à près d'un million de dollars.

Il dit craindre que le parti de Philippe Couillard parte en élection avec «de l'argent sale». Et ce, même si aucun tribunal n'a statué sur la culpabilité de Mme Normandeau, qui est accusée de complot, de fraude et de corruption.

«Il y a un problème, c'est que le jugement de la cour risque d'arriver dans quatre ans. Il y a une élection générale dans deux ans, en 2018, et ce n'est pas vrai qu'on va laisser le Parti libéral faire une autre élection avec de l'argent sale. Il y a quand même des limites.»