L'opposition péquiste demande à la ministre Lise Thériault de se ressaisir et de présenter à court terme une série d'engagements concrets en faveur des femmes, si elle veut regagner leur confiance.

La ministre de la Condition féminine doit se commettre et corriger le tir sans tarder, après «ses déclarations maladroites» de la semaine dernière, a commenté la porte-parole péquiste en matière de condition féminine, la députée Carole Poirier.

«Je vais la surveiller, vous pouvez être sûre de ça», a déclaré Mme Poirier, lundi, en entrevue téléphonique à La Presse Canadienne.

«Je suis tombée en bas de ma chaise», raconte-t-elle, en apprenant que la ministre Thériault avait été incapable en entrevue de nommer une féministe qui l'avait inspirée.

La députée, qui revient d'un séjour en Inde, se dit «très inquiète» devant la tournure des événements.

Une ministre de la Condition féminine «qui n'est pas capable de nommer une femme qui l'inspire. C'est quoi cette affaire-là? Je suis tombée en bas de ma chaise», dit-elle.

Elle dit avoir l'impression que pour les libéraux de Philippe Couillard «le féminisme est vu comme un combat d'arrière-garde».

Le dépôt du budget, la semaine prochaine, serait selon elle une belle occasion pour le gouvernement de montrer qu'il a à coeur de promouvoir l'égalité pour les femmes.

Mme Poirier reproche aussi à la ministre Thériault de privilégier la lutte individuelle plutôt que le combat collectif destiné à faire avancer la cause des femmes.

«Le féminisme, ce n'est pas individuel, c'est collectif. C'est le mouvement féministe qui a permis les avancées pour les femmes» dans les décennies passées, rappelle-t-elle.

Elle faisait allusion au fait que dans son entrevue à La Presse Canadienne la semaine dernière, la ministre Thériault avait donné ce conseil aux femmes: «Tu veux prendre ta place? Faire ton chemin? Let's go, vas-y!».

Mme Thériault ne semble pas avoir pris la pleine mesure de «ce que ça voulait dire» occuper la fonction de ministre de la Condition féminine, aux yeux de la députée.

«C'est désolant», selon Mme Poirier, qui reproche aussi à l'ex-ministre de la Sécurité publique d'avoir mis fin au programme de lutte à l'exploitation sexuelle des jeunes filles et d'avoir «abandonné» les femmes autochtones de Val-d'Or en ne prenant pas au sérieux leurs allégations d'abus de pouvoir et d'agressions sexuelles par des policiers de la Sûreté du Québec.