Le vérificateur général par intérim, Michel Samson, s'est retrouvé hier au milieu d'une partie de bras de fer à l'Assemblée nationale. Après que le chef péquiste Stéphane Bédard eut publiquement émis des doutes sur l'impartialité du haut fonctionnaire, son leader parlementaire, Agnès Maltais, a accusé les autres partis d'avoir affaibli l'institution du vérificateur.

«Le VG vient de faire la job commandée par les libéraux», a laissé tomber le chef péquiste Stéphane Bédard, mercredi, sur les ondes d'une radio privée de Québec. L'ancien président du Conseil du trésor dénonçait, par son coup de gueule, le vérificateur qui avait établi à 5,6 milliards de dollars le déficit «potentiel» du gouvernement en 2014-2015.

Selon le PQ, ce chiffre représente simplement l'addition des demandes des ministères.

La CAQ riposte

À l'Assemblée nationale hier, le leader parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Bonnardel, a tenté sans succès de déposer une motion «obligeant» les parlementaires à réitérer leur appui au vérificateur général, pour faire oublier le désaveu public du chef péquiste. Le vérificateur, comme le Directeur général des élections et le président de la Commission des droits de la personne, par exemple, est mandaté par l'Assemblée nationale. Sa nomination nécessite l'approbation d'au moins les deux tiers des députés, mais ces nominations se font généralement à l'unanimité.

«Il va de soi qu'on redonne notre pleine confiance en M. Samson. Il nous a donné l'heure juste, l'état de la situation», a soutenu M. Bonnardel.

En coulisses au PQ, on indiquait que c'était «l'obligation» faite aux parlementaires, la formulation qui posait problème. Le caquiste a rétorqué qu'il ne voyait pas de problème à changer de formule. «On peut "réitérer" notre confiance, la question qui se pose est: est-ce que le Parti québécois et le chef de l'opposition officielle ont encore confiance au vérificateur général?» a lancé le caquiste.

Réplique du PQ

Le chef péquiste Stéphane Bédard n'est pas venu expliquer ses propos, mais sa leader parlementaire Agnès Maltais est venue en point de presse déplorer que «le travail bâclé» de la CAQ a «affaibli l'institution» du vérificateur général. Si l'opposition officielle n'avait plus confiance dans l'impartialité du vérificateur, elle aurait déposé une motion de censure, a-t-elle rappelé.

Il est fréquent par ailleurs que le vérificateur général exécute des enquêtes particulières à la demande du gouvernement.