Le chef libéral Philippe Couillard a assuré vendredi que son parti sera en mesure de présenter des candidats «de haut niveau» lors de la prochaine campagne électorale dont le déclenchement semble imminent.

Alors que les annonces et rumeurs de candidatures de personnalités diverses se multiplient du côté du Parti québécois, M. Couillard a invité à la patience d'ici à ce que le Parti libéral du Québec en fasse autant.

«Attendez la fin de l'histoire, attendez de voir la conclusion de tout ça et vous pourrez me reposer la question, parce que j'ai l'impression qu'on va être assez impressionné par la qualité des personnes», a-t-il dit en répondant aux journalistes.

Lors d'une conférence de presse, vendredi, le chef libéral a désigné son candidat dans la circonscription de Charlesbourg, François Blais, actuellement doyen de la faculté des sciences sociales à l'Université Laval.

Dans cette circonscription détenue par la Coalition avenir Québec, M. Blais affrontera notamment l'ancienne journaliste Dominique Payette, fille de l'ex-politicienne péquiste Lise Payette, qui portera les couleurs du Parti québécois (PQ).

Le jour même où son député de Verdun, Henri-François Gautrin, annonçait à Montréal qu'il passait la main pour faire place au renouveau au sein du PLQ, M. Couillard a présenté son candidat flanqué d'anciens députés libéraux défaits qui tenteront un retour au prochain scrutin.

En s'adressant à la presse à son tour, M. Couillard a affirmé que son parti présentera bientôt de nombreuses nouvelles candidatures, en les regroupant notamment par secteurs, comme l'économie ou les services publics.

«Il y a déjà plusieurs candidatures prêtes à être annoncées, j'ai d'ailleurs assez hâte de commencer à les annoncer, mais on va le faire de façon ordonnée et on va le faire en montrant la force de notre équipe dans les différentes thématiques qui seront touchées lors de la campagne, a-t-il dit. (...) Vous allez avoir des candidatures qui vont montrer encore une fois qu'on a rassemblé l'équipe à la fois expérimentée et renouvelée.»

Cette semaine, l'ancien journaliste Alexis Deschênes a officialisé sa candidature pour le PQ dans Trois-Rivières. À Montréal, toujours dans les rangs péquistes, la directrice du Théâtre du Nouveau-Monde, Lorraine Pintal, fera le saut dans Verdun, tandis que la comédienne Sylvie Legault l'imitera dans Mercier.

L'ancienne présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, a de son côté affirmé qu'elle était en réflexion après avoir reçu une proposition du PQ.

En répondant aux journalistes, vendredi, M. Couillard a fait référence à la candidature de Sylvie Legault, connue pour avoir joué dans la Ligue nationale d'improvisation, afin de mousser la notoriété de M. Blais.

«Je le comparerais très favorablement à la ribambelle de candidatures, y compris celle de la Ligue nationale d'improvisation, qu'on a vu dérouler devant nous au cours des derniers jours, a-t-il dit. Honnêtement, je ne veux pas parler en mal des autres, mais de dire qu'on n'a pas de candidats de haut niveau, alors qu'on est devant un doyen de la faculté des sciences sociales à l'Université Laval, je trouve ça un peu particulier.»

Dans la région de Québec, trois anciens députés libéraux, défaits par la Coalition avenir Québec en 2012, tenteront de reconquérir leur siège au prochain scrutin. Patrick Huot, dans Vanier-Les Rivières, Michel Matte, dans Portneuf, et Raymond Bernier, dans Montmorency, accompagnaient M. Couillard vendredi.

Par ailleurs, M. Couillard a déclaré que le ministre de l'Environnement Yves-François Blanchet a prouvé que la première ministre Pauline Marois se prépare à faire un troisième référendum si elle obtient un mandat majoritaire à la prochaine élection.

M. Couillard a estimé que les propos de M. Blanchet confirment les soupçons qu'il avait déjà évoqués la semaine dernière à ce sujet.

«Le chat est sorti du sac, a-t-il dit. C'est la raison pour laquelle on a mis cet enjeu, certains ont été surpris, mais on a mis cet enjeu dès le début de la préparation de la campagne électorale, parce qu'il va être central.»

Cette semaine, M. Blanchet s'est défendu d'avoir prédit un référendum au prochain mandat lorsqu'il a souligné que tous les passages du PQ au pouvoir se sont soldés par une consultation sur l'indépendance du Québec.

M. Couillard a soutenu que M. Blanchet, avec ses propos, a démontré la stratégie qui sera déployée par le PQ s'il est reporté au pouvoir.

«Je suis persuadé que toute la démarche du Parti québécois, actuellement, vise à obtenir un mandat qui leur permettra de faire un référendum sur la séparation du Québec», a-t-il dit.

L'équipe économique du PLQ comptera dans ses rangs Jean-François Garneau

Le Parti libéral du Québec va réserver sa forteresse de Robert-Baldwin à une des recrues de son équipe économique sur qui il mise beaucoup: Jean-François Garneau.

C'est du moins le scénario le plus probable, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne vendredi. Il n'est cependant pas exclu qu'il atterrisse plutôt dans Nelligan, autre forteresse libérale, laissée vacante par Yolande James. Mais il aura assurément un comté de choix.

Peu connu du grand public, M. Garneau a joué un rôle actif lors de la course au leadership du PLQ en conseillant Philippe Couillard sur les questions d'ordre économique. C'est aussi lui qui avait organisé en août 2013, pour le compte du PLQ, le Forum des idées pour le Québec, qui devait permettre de renouveler le programme du parti.

Il est le fils de Raymond Garneau, qui fut ministre des Finances dans le gouvernement de Robert Bourassa et candidat défait au leadership en 1978. Raymond Garneau avait lui aussi appuyé publiquement M. Couillard durant la course au leadership de l'an dernier.

Jean-François Garneau se présente avec un bagage intéressant: détenteur d'un MBA en finances des HÉC Montréal, boursier Rhodes en 1982, il est consultant à Montréal en gestion de risque pour une firme française de gestion, Plénitudes: Prospective & Management.

Pendant plusieurs années, il a occupé des fonctions stratégiques de gestion de risque chez Bombardier Transport, à Berlin, en Allemagne, puis à Zurich, en Suisse.

Il a aussi écrit deux livres, dont Le Québec économique: panorama de l'actualité dans le monde des affaires, en 1996.

Contrairement au Parti québécois, le PLQ ne veut rien laisser filtrer des candidatures qu'il offrira à la population, lors des prochaines élections générales, attendues sous peu.

Le PLQ veut même attendre le déclenchement officiel avant de faire connaître ses candidats-vedettes, en particulier ceux formant son équipe économique, sur laquelle il mise beaucoup pour asseoir sa crédibilité comme parti apte à reprendre le pouvoir.

Une rumeur persistante laisse entendre que l'ancien président d'Investissement Québec, Jacques Daoust, ferait aussi partie de cette équipe. Il atterrirait éventuellement dans Verdun, comté laissé vacant par le départ non prévu d'Henri-François Gautrin.