Les signes avant-coureurs ont cédé la place à des manifestations évidentes du déclenchement imminent d'une campagne électorale, alors que les annonces de candidatures se multiplient au Parti québécois (PQ).

Alors que des têtes d'affiche sont présentées, les équipes régionales sont aussi à pied d'oeuvre. La Presse Canadienne a appris que l'exécutif national du PQ a demandé aux organisations de réserver des locaux électoraux d'ici la fin de la semaine.

En marge de ce travail en coulisse, les confirmations publiques se succèdent.

L'ancien journaliste Alexis Deschênes disputera la course dans Trois-Rivières, une circonscription représentée par la libérale Danielle St-Amand qui ne briguera pas de nouveau mandat pour des raisons de santé.

En entrevue a La Presse Canadienne jeudi, le jeune avocat a confirmé son désir de fouler le terrain pour livrer un plaidoyer régional.

«J'ai toujours eu un attachement aux régions. J'ai vu des usines fermer et des amis perdre leur emploi. J'ai toujours ressenti que j'ai le coeur vissé dans le sol de nos régions et pour moi il était important de me présenter dans un comté régional», a soutenu M. Deschênes qui a grandi en Gaspésie et étudié au Saguenay.

Fier de ses racines, le nouveau candidat ne cache pas avoir toujours porté une flamme nationaliste et a reconnu caresser des ambitions politiques de longue date.

Trois-Rivières, sa région d'adoption, fait face à d'importants défis économiques, ce qui ne gêne pas Alexis Deschênes.

«Le Parti québécois a créé un fonds de diversification de 200 millions $ qui porte ses fruits. Le bilan économique est intéressant, il n'y a rien de gênant, mais il faut continuer de diversifier l'économie et de s'attaquer à plusieurs défis, dont le taux de chômage», a ajouté l'ancien journaliste déjà établi à Trois-Rivières.

À Montréal, la comédienne Sylvie Legault affrontera le premier député élu de Québec solidaire, Amir Khadir, dans Mercier. Avant de basculer dans le camp solidaire, cette circonscription était représentée par le péquiste Daniel Turp.

Lorraine Pintal a choisi de quitter les planches du Théâtre du Nouveau Monde (TNM) pour entrer dans les coulisses de l'Assemblée nationale dans Verdun, là où le libéral Henri-François Gautrin effectue son dernier tour de piste.

L'ancienne figure de proue du Comité national des chômeurs, Pierre Céré, se lancera quant à lui dans Laurier-Dorion, où il entend mener bataille au libéral Gerry Sklavounos.

Celui qui a mené la fronde contre la réforme de l'assurance-emploi a soutenu avoir soupesé longtemps cette idée de quitter les rangs militants, qu'il fréquentait depuis la fin des années 1970.

Cette pluie de candidatures et de fortes personnalités inspirent confiance à Pierre Céré.

«C'est tout à l'honneur de Pauline Marois de s'entourer d'esprits libres qui ont aussi une liberté de parole. Les gens faibles s'entourent de gens faibles, de béni-oui-oui, les gens forts s'entourent de personnes fortes», a affirmé le militant.

Parmi ses motivations, Pierre Céré souhaite en découdre pour rapatrier l'assurance-emploi au Québec. C'est lui qui avait mené la vaste tournée régionale après la réforme fédérale imposée au 1er janvier 2013. Il avait également dénoncé le congédiement de Sylvie Therrien, cette ancienne fonctionnaire qui avait divulgué des informations sur les quotas des enquêteurs fédéraux de l'assurance-emploi.

Habitué à dénoncer, il promet aussi, s'il est élu, d'être un candidat atypique, qui pourra rentrer dans le rang, mais sans renoncer à s'exprimer.

«La ligne de parti, bien sûr, mais je leur ai annoncé que je serais atypique. J'ai mes idées, je vais les défendre, mais je m'inscris aussi dans une famille et je vais la respecter. Je vais marcher avec cette famille-là, mais ça n'empêchera pas les discussions et les divergences», a-t-il promis.

Des sources proches du Parti québécois soutiennent que la vague d'annonces n'est pas terminée. On promet quelques surprises de taille pour les candidatures à venir.