Les contribuables pourraient avoir l'heure juste sur l'état réel des finances publiques du Québec plus tôt que prévu.

Un budget sans les crédits?

Attendues jeudi, les conclusions du vérificateur général par intérim Michel Samson quant à la justesse des données fournies par le ministre des Finances, en novembre dernier, dans sa mise à jour financière et économique, pourraient être connues dès mardi ou mercredi.

C'est du moins ce que souhaite le gouvernement Marois. Cependant, le vérificateur général, qui relève de l'Assemblée nationale, est indépendant du gouvernement et, de ce fait, pourrait se sentir libre de refuser.

La première ministre Pauline Marois a confié à son ministre des Finances, Nicolas Marceau, le mandat de demander à M. Samson de devancer le dépôt de son rapport, pour éviter qu'il soit rendu public en même temps que sera publié son très attendu budget 2014-2015, le jeudi 20 février.

En point de presse lundi matin à Québec, en marge d'un événement à la bibliothèque du parlement, Mme Marois a confirmé qu'une requête en ce sens serait formulée.

Le message de Mme Marois à M. Samson est clair: «Nous souhaitons qu'il dépose son analyse le plus tôt possible» et avant le budget Marceau, a-t-elle dit, se montrant «très, très étonnée» que ce ne soit pas déjà chose faite.

Au bureau du vérificateur général, on indique que la date de la publication du rapport avait été fixée avant qu'on connaisse celle de la présentation du budget. Sa porte-parole, Lucie Roy, a ajouté en matinée qu'il n'était pas prévu pour l'instant de modifier l'échéancier, d'autant plus que M. Samson a déjà pris d'autres engagements mardi et mercredi. Au moment de faire ces commentaires, la demande de modification n'avait toujours pas été reçue.

Le ministre des Finances a déjà pu prendre connaissance du contenu du rapport du vérificateur général, qui contiendra des critiques à l'endroit du gouvernement et formulera des recommandations.

Par ailleurs, le cabinet du ministre Marceau a refusé d'indiquer si les crédits budgétaires des ministères - les sommes allouées par Québec à chacun d'eux pour l'année qui vient - allaient ou non accompagner le budget 2014-2015, jeudi.

La fois précédente, en novembre 2012, les crédits budgétaires avaient été déposés deux semaines après la présentation du budget Marceau, soit le 6 décembre. Ils comportaient des compressions d'importance, de l'ordre de 400 millions $ pour tout l'appareil de l'État.

M. Marceau fera le point sur cette question jeudi.

La première ministre Marois n'a pas voulu vendre la mèche non plus. Il faudra attendre jeudi pour voir «l'ensemble des documents qui seront déposés à la même occasion» que le budget, a-t-elle dit, sans vouloir confirmer ou infirmer le dépôt de crédits.

En cette période de grande fébrilité préélectorale, Mme Marois n'a pas voulu non plus donner d'indices sur le contenu de ce qui pourrait bien être la rampe de lancement de la prochaine campagne. «Nous sommes un gouvernement responsable et ça se verra dans le budget que Nicolas Marceau va lire devant l'Assemblée nationale», a-t-elle dit.