Les tarifs ne doivent pas augmenter au-delà de l'inflation, prévue à 1,4% cette année, demande la Coalition avenir Québec (CAQ). C'est une de ses trois conditions pour appuyer le prochain budget du gouvernement péquiste. Des conditions qui seront difficiles à réaliser: indexation des tarifs, fin de la taxe santé, plan de relance économique inspiré du Projet Saint-Laurent et équilibre budgétaire dès l'année prochaine. Et à la CAQ, malgré les sondages qui laissent présager une dégelée, on promet que personne n'aura soudainement envie d'aller aux toilettes lors du vote. «On ne bluffe pas», assure le chef François Legault.

Le caquiste Christian Dubé rencontrera lundi prochain le ministre des Finances Nicolas Marceau afin d'expliquer les trois conditions sine qua non de la CAQ pour le budget, prévu en avril. À moins bien sûr que le gouvernement péquiste ne déclenche des élections anticipées.

La CAQ courtisera avant tout les contribuables qui se disent étranglés par la hausse des taxes et tarifs. «On veut vraiment dès cette année que le gouvernement du Québec donne un répit aux contribuables», a lancé M. Legault. Cette «bouffée d'air» est nécessaire selon lui pour augmenter la marge de manoeuvre des ménages et relancer leur consommation.

La CAQ exige qu'on abolisse d'ici cinq ans la taxe santé. Le gouvernement péquiste promettait de l'abolir lors de la dernière campagne, mais il s'est finalement contenté de la rendre progressive. Les contribuables qui gagnent entre 18 000 et 45 000 dollars par année la payent encore.

La hausse des tarifs ne devrait pas dépasser l'indexation. Seul exception: Hydro-Québec. Une hausse de 2,2% serait acceptable. La hausse qui dépasse l'indexation servirait à rembourser la dette. C'est toutefois nettement moins que la hausse que propose la société d'État devant la Régie d'énergie, soit une hausse de 5,5% pour les ménages. La hausse demandée par Hydro-Québec «s'explique beaucoup à cause des ententes dans l'éolien, qui sont très déficitaires et qui ne font pas de sens. Ce n'est pas aux Québécois de payer pour ça», lance M. Legault.

Pour relancer l'économie, le chef caquiste demande un ménage dans les crédits d'impôt, inspiré par son Projet Saint-Laurent. Il y propose de modifier les critères pour les crédits d'impôt en recherche et développement afin de favoriser les entreprises productives qui créent des emplois à valeur ajoutée.

Et enfin, la CAQ propose de réduire les dépenses pour atteindre l'équilibre budgétaire dès 2014-15. Un défi colossal, alors que le déficit prévu est de 1,75 milliard. M. Dubé présentera avant la fin février un rapport qui identifiera les économies à réaliser pour équilibrer le budget.