Rob Ford a soutenu, jeudi, que les allégations voulant qu'il ait offert de l'argent et une voiture à deux membres présumés de gang de rue en échange d'une vidéo compromettante sont «de purs mensonges».

Le maire de Toronto a répliqué à ces allégations sur les ondes d'une station de radio de Washington, alors que certains se demandent pourquoi la police n'a pas encore arrêté le maire.

M. Ford, entaché par divers scandales depuis quelques mois, a toutefois indiqué à la radio qu'il souhaitait changer de sujet, en soulignant qu'il avait accepté de participer à l'émission radiophonique matinale «The Sports Junkies» à WJFK-FM à condition de parler uniquement de football.

De nouveaux documents présentés en cour contiennent le résumé des propos de deux membres présumés d'un gang de rue de l'ouest de Toronto captés par de l'écoute électronique policière. Les deux hommes discutent des tentatives du maire Ford pour acheter une vidéo.

Selon la police, ces conversations laissent croire que les trafiquants avaient déjà vendu de la drogue au maire Ford, et qu'ils s'apprêtaient à le faire chanter.

Ces conversations ont été captées environ deux mois avant la publication des reportages du quotidien Toronto Star et du site web américain Gawker qui relataient les tentatives de trafiquants de drogue pour vendre aux médias une vidéo montrant Rob Ford en train de fumer du crack.

Le maire Ford a été dépouillé en novembre de la plupart de ses pouvoirs à la Ville de Toronto, après qu'il a admis avoir effectivement déjà fumé du crack alors qu'il était en état d'ébriété.

Les documents de la cour indiquent que la police croit avoir entendu, lors de ces écoutes électroniques, un interlocuteur dire que Rob Ford était prêt à offrir «5000 $ et une voiture» pour récupérer la fameuse vidéo.

M. Ford n'a fait aucun commentaire à son arrivée à l'hôtel de ville, jeudi, mais le maire adjoint Norm Kelly, qui a hérité de la plupart des responsabilités du maire, a affirmé que ces récentes allégations n'affecteraient pas les affaires courantes de la Ville.

M. Kelly a tout de même qualifié les nouvelles allégations de «troublantes».

«Celle qui me dérange le plus, c'est la possibilité que des criminels aient été impliqués d'une quelconque manière avec le cabinet du maire», a-t-il dit.

Certains conseillers municipaux se sont de leur côté demandé pourquoi le maire n'avait pas été arrêté, mais la police a dit à maintes reprises ne pas avoir suffisamment de preuves pour procéder, ajoutant que le statut du maire n'avait rien à voir avec cette décision.

Les enquêteurs ont demandé de pouvoir interroger M. Ford, mais il a refusé sous les conseils de son avocat, Dennis Morris, qui a dit croire que les récentes allégations sont sans fondement.

À l'Assemblée législative de l'Ontario, la ministre des Affaires municipales, Linda Jeffrey, a aussi qualifié les allégations de «troublantes», mais a indiqué que le gouvernement provincial attendrait les demandes du conseil municipal.

Tant le procureur général que le ministère de la Sécurité communautaire ont exprimé des vues similaires, mais ont réitéré leur confiance envers la police et le système judiciaire.