Québec solidaire propose d'inclure un service médical d'urgence, ouvert à toutes heures du jour et de la nuit, dans les CLSC du Québec, afin d'améliorer les soins de santé de proximité et l'accès à un médecin de famille.

Un projet pilote pourrait être rapidement mis en place au CLSC de Côte-des-Neiges, a promis samedi matin la candidate du parti dans Outremont, Edith Laperle.

« Je visitais récemment un centre pour personnes âgées et j'ai remarqué que l'accès aux soins de santé était difficile. Quand une personne à mobilité réduite a besoin de voir un médecin, on appelle une ambulance. C'est une pratique qui augmente les coûts et privilégie l'intervention du privé », a expliqué Mme Laperle.

Les groupes de médecine familiale (GMF), qui ont pour mission d'assurer une meilleure accessibilité aux soins de premières lignes, coûtent plus chers à mettre en place que le développement de cliniques d'urgence dans les CLSC, a défendu le co-porte-parole de Québec solidaire et député de Mercier, Amir Khadir.

« Nous avons évalué qu'il faudrait investir 70% de ce que coûte le financement des GMF. (...) Les CLSC couvrent déjà la presque totalité du territoire québécois. C'est la beauté de la chose, nous n'avons pas à investir dans du béton, mais assurer que le réseau existant vive à plein rendement », a défendu M. Khadir.

Philippe Couillard critiqué

Philippe Couillard est aux yeux des solidaires un précurseur de l'ouverture au privé dans le secteur de la santé.

« M. Couillard est un ancien ministre de la Santé au jugement peu fiable, à l'intégrité douteuse, qui est en faveur de la privatisation du système de santé, quoi qu'il en dise. C'est ce qu'il a fait lorsqu'il était au pouvoir », a dit Amir Khadir.

C'est notamment le chef libéral qui aurait permis l'émergence d'hôpitaux privés, comme le centre Rockland MD, à Ville Mont-Royal, en confiant à l'entreprise privée de petites chirurgies auparavant assurées par l'hôpital Sacré-Coeur.

« Une fois qu'on a enlevé ces chirurgies au secteur public, on n'a pas ajouté de nouvelles chirurgies dans l'horaire. Ça n'a pas désengorgé le système, et nous payons le même coût pour déplacer ces chirurgies au privé », dénonce M. Khadir.

Le gouvernement du Québec doit favoriser le système public en matière de soins de santé et arrêter de confier le développement de nouveaux projets à des partenariats publics-privés (PPP), comme c'est le cas présentement pour les deux mégahôpitaux de la région montréalaise, croit Québec solidaire.

Questionné par La Presse s'il croit que les PPP au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et au Centre hospitalier universitaire de l'Université de Montréal (CHUM) pourraient nuire à la qualité des soins, Amir Khadir ne s'est pas fait rassurant.

« C'est certain, absolument. Au Québec, le modèle du CHUM octroie l'entretien, le secteur alimentaire et l'approvisionnement en matériel médical au secteur privé. C'est un point de départ, mais le public en paie ensuite le prix. Dans une logique de marché, la qualité est diminuée », a-t-il dit.