Le gouvernement Marois se serrera la ceinture un peu plus afin de dégager des «marges de manoeuvre» pour financer son «obsession» : la création d'emplois.

Lors d'un bref point de presse jeudi, le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, a soutenu qu'il «respecte les cibles» pour ce qui est de la croissance des dépenses dans les ministères, limitée à 1,8 % pour l'année en cours.

Traditionnellement, au début de l'automne, Québec envoie aux ministères une commande de compressions de quelques centaines de millions parce que les dépenses sont plus élevées que prévu et qu'il veut atteindre ses objectifs à la fin de l'année financière, en mars.

Le gouvernement Marois doit-il faire de nouvelles compressions? «Non. On est dans nos cibles, contrairement aux libéraux», a répondu Stéphane Bédard. Il a rappelé que l'augmentation des dépenses a été limitée à 1,7% en 2012-2013, une première depuis plus de 10 ans.

Stéphane Bédard a toutefois glissé que «ce qui est important est de se dégager des marges de manoeuvre pour stimuler l'emploi». «L'obsession du gouvernement va être la création d'emplois», a-t-il ajouté. Elle est anémique pour le moment. En juillet, le Québec a perdu 30 000 emplois. Le taux de chômage est passé à 8,2%.

Comment Québec fera-t-il pour dégager des marges de manoeuvre afin de stimuler l'emploi? «On a un budget de 72 milliards de dépenses au Québec, ce n'est quand même pas rien», a répondu M. Bédard, laissant entendre qu'il comprimera les dépenses encore un peu plus.

Le gouvernement doit également faire face à une chute de ses revenus. Au cabinet du ministre des Finances Nicolas Marceau, on note que les revenus tirés de la TVQ sont plus faibles que prévu, une réalité que vit également Ottawa avec sa TPS. En 2012-2013, les revenus de l'État ont été de 250 millions inférieurs aux prévisions, une somme que le gouvernement doit maintenant trouver pour respecter la loi sur l'équilibre budgétaire.

Les libéraux estiment qu'il y a un autre manque à gagner de 800 millions. Le gouvernement devra trouver une façon de compenser la baisse des revenus et atteindre l'équilibre budgétaire à la fin de l'année, comme il l'a promis. C'est sûrement le test le plus important pour la première ministre Pauline Marois.

Cet automne, pour relancer l'emploi, le gouvernement déposera une série de politiques: économique, industrielle sur le commerce extérieur, la recherche et l'innovation. Québec fait le calcul que les dépenses dans ce domaine seront rentables car elles augmenteront ses revenus à terme.