C'est au tour de Raymond Bachand de lancer ses idées pour assainir la politique québécoise. Il faut plafonner les dons aux partis à 200$, propose le candidat à la direction du Parti libéral.

Son parti avait abaissé le plafond de 3000$ à 1000$. Mais la crise de confiance envers les élus justifie le fait d'aller plus loin, soutient-il.

Il faut aussi mettre de l'ordre dans la loi. Actuellement, un donateur qui verse 400$ reçoit 310$ en crédit d'impôt. M. Bachand veut abolir le crédit d'impôt applicable aux dons. En contrepartie, il augmenterait le financement public des partis. Pour chaque dollar donné, le Directeur général des élections verserait le même montant au parti, jusqu'à concurrence de 200$.

Projet mal ficelé

Le gouvernement péquiste a déposé un projet de loi pour abaisser le plafond à 100$. Mais l'ex-ministre des Finances croit que ce projet de loi est mal ficelé. «C'est un droit fondamental pour les citoyens d'encourager un parti politique», soutient-il. La limite péquiste est trop restrictive à cet égard, pense-t-il.

Il regrette aussi que le projet de loi péquiste ne s'applique pas au municipal. «Ce que je propose pourrait très bien s'appliquer au municipal. Et s'il y a une urgence, c'est à ce niveau-là qu'elle se trouve», explique-t-il.

Pour adapter sa proposition, explique M. Bachand, il faudrait augmenter le remboursement des dépenses électorales pour favoriser l'émergence de nouveaux partis ou les candidats indépendants, qui sont plus fréquents au municipal.

Démocratie étudiante: vote électronique secret

M. Bachand voudrait aussi instituer le vote secret dans le mouvement étudiant. Ce vote deviendrait électronique. «Le réseau est déjà en place», explique-t-il, en faisant référence au dossier informatisé des universitaires. Le vote secret permettrait d'éviter l'intimidation. Il augmenterait aussi la participation, croit-il.

Pourquoi alors ne pas l'avoir implanté le printemps dernier? «Si on avait proposé cela durant la période de turbulence et de crise, des gens auraient pensé qu'on mettait de l'huile sur le feu. C'est mieux de discuter de cela à tête reposée.»