La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP) n'adhère pas à l'interprétation du commissaire au lobbyisme, qui estime que les gens qui s'adressent à la Caisse devraient être inscrits au registre des lobbyistes.

La Caisse compte rencontrer, dans les prochains jours, les représentants du commissaire François Casgrain «pour trouver des solutions constructives à ces enjeux», a expliqué hier Denis Couture, premier vice-président, affaires publiques de la Caisse.

Un avis juridique

La Caisse, indique-t-on par ailleurs, a en main un avis juridique, sur le point d'être terminé, qui établit clairement que ses clients n'ont pas à s'inscrire au registre. Des questions de concurrence font qu'à sa face même, il est impossible pour les entreprises de dévoiler des démarches auprès de la CDP.

Pas question toutefois pour la Caisse de monter au créneau et de lancer une controverse. Mais on a pris connaissance avec incrédulité de la manchette du Devoir, hier, selon laquelle «l'illégalité est la règle» dans les activités de la CDP.

Au gouvernement Charest, on a sourcillé devant cette sortie du commissaire au lobbyisme.

Il y a deux semaines, dans un autre dossier, François Casgrain a également soutenu qu'il n'était pas d'accord avec la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales de ne pas engager des poursuites contre des entreprises qui, un moment engagées dans des discussions avec la Ville de Québec sur la construction d'un amphithéâtre, ne s'étaient pas inscrites au registre.

Détenteur de charge publique

La rencontre entre les représentants de la Caisse et du commissariat devrait avoir lieu dans les prochains jours, vraisemblablement la semaine prochaine.

Si la CDP devait se plier aux exigences de la Loi sur le lobbyisme, il est évident que ses activités seraient réduites, explique-t-on.

La Caisse plaidera qu'elle ne donne pas de subventions, elle prend des participations dans des entreprises qui ne sont pas des «avantages pécuniaires», un des critères de la loi sur le lobbyisme.

Au bureau du commissaire au lobbyisme, la porte-parole Louise-André Moisan maintient que les sociétés qui font des démarches auprès de la CDP doivent être inscrites au registre.

La Caisse est un détenteur de charge publique, explique-t-elle, et à ce titre, ceux qui tentent d'influencer ses décisions devraient être considérés comme des lobbyistes.

Tous les échanges de la CDP ne sont pas couverts; des firmes qui se présenteraient comme fournisseurs dans un appel d'offres n'auraient pas à s'inscrire, explique-t-elle.