La chef péquiste, Pauline Marois, souhaite un score supérieur à 80 pour cent lors du vote de confiance des membres de son parti samedi prochain.

Convaincue que son leadership est solide, elle est d'avis qu'une telle performance, qui se situerait bien au-dessus de celle de ses prédécesseurs, est tout à fait réaliste.

Lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, mercredi, la chef péquiste affichait donc une attitude sereine et confiante, à quelques jours du congrès national du Parti québécois (PQ) et du vote de confiance qui décidera de son avenir politique.

Un score de plus de 80 pour cent, «moi je le souhaite, et je crois que c'est réaliste», a prédit Mme Marois, sourire en coin, ne voulant pas élaborer sur le sujet.

Jusqu'à maintenant, Mme Marois avait toujours refusé de chiffrer la performance qu'elle jugeait à sa portée, à l'occasion du vote de confiance auquel elle devra se soumettre.

Mais les coups de sonde menés par le parti et les députés aux quatre coins du Québec semblent l'inciter à se présenter samedi au Palais des congrès de Montréal avec l'espoir de démontrer qu'elle peut faire mieux que Lucien Bouchard et Bernard Landry.

Même si elle reste consciente qu'elle mettra samedi sa tête sur le billot, elle se décrit comme une femme nullement stressée ni angoissée à l'approche du verdict des délégués.

«Je suis persuadée que je vais avoir un bon appui, persuadée, et ça ne m'inquiète pas», assure la chef péquiste, à la tête d'un parti plus discipliné que jamais.

Celle qui a participé au cours de la dernière année aux 17 congrès régionaux du parti ayant mené au congrès national du week-end prochain dit n'avoir rencontré aucune contestation de son leadership, aucune «poche de résistance ici ou là» ni de «comté difficile».

Lors du congrès national précédent, en juin 2005, Bernard Landry avait claqué la porte, après avoir recueilli 76,2 pour cent d'appuis des membres, soit la pire performance de l'histoire du Parti québécois.

À l'époque, en 2005, l'équipe autour de M. Landry s'était fixé un objectif de 80 pour cent ou plus.

Chose certaine, quel que soit le scénario final, samedi prochain, et même si elle obtenait un score inférieur à celui de M. Landry, Mme Marois s'engage à ne prendre aucune décision sur le coup de l'émotion, à chaud, comme avait fait son prédécesseur.

Elle prendra le temps de réfléchir, comme avait plutôt choisi de faire l'ex-premier ministre Lucien Bouchard, qui s'était ravisé après voir failli tirer sa révérence, en 1996, avec un appui de 76,7 pour cent des membres.

«S'il y a des décisions à prendre, elles ne seront pas prises à 7h01 le soir, je peux vous l'assurer», a-t-elle dit.

Les délégués inscrits au congrès pourront voter toute la journée, samedi, et le résultat sera connu en début de soirée.

Chose certaine aussi, comme elle a déjà dit maintes fois dans le passé, si elle obtenait un score égal à Bernard Landry, contrairement à lui elle resterait en poste.

Elle n'a cependant pas voulu dévoiler quel serait, à ses yeux, le seuil minimal d'appuis à recevoir pour demeurer en poste en toute légitimité.

Son assurance tranquille, Mme Marois l'attribue au fait qu'elle prépare ce congrès, à toutes fins pratiques, depuis qu'elle a pris les rênes du PQ, en 2007.

«Je crois que j'ai bien travaillé. Je ne pouvais pas en faire beaucoup plus que ce que j'ai fait», dit Mme Marois.

Le congrès servira aussi à faire adopter la proposition principale, qui constituera la base du programme du PQ pour la prochaine élection générale.

Les membres devront alors se positionner sur plusieurs enjeux, mais surtout entériner officiellement la volonté de la chef de ne s'enferrer dans aucun calendrier référendaire si le PQ prend le pouvoir.