Le vote par anticipation s'est déroulé dimanche dans la circonscription de Kamouraska-Témiscouata, dans le Bas-Saint-Laurent, sur fond de tensions alors que la candidate du Parti libéral du Québec (PLQ), France Dionne et le candidat du Parti québécois (PQ), André Simard, se sont accusés de tous les maux.

Le bal d'allégations a débuté samedi soir alors que Mme Dionne a affirmé que son rival péquiste était à l'origine de menaces que des individus auraient proférés, vendredi soir, à l'endroit de bénévoles à son local électoral.

La candidate libérale a soutenu qu'un site Internet allégué relié aux souverainistes incite les citoyens à manifester leur désaccord vis-à-vis de son parti.

M. Simard s'est empressé de nier l'implication du PQ, réclamant des excuses de la part de Mme Dionne pour l'avoir associé à de tels actes. En entrevue à La Presse Canadienne, il s'est dit choqué, ajoutant que sa rivale et son équipe devaient paniquer en vue du scrutin général pour proférer de telles insultes à son égard.

Mais en fin d'après-midi, France Dionne réclamait toujours à Alain Simard de «calmer ses troupes». Elle a maintenu ses accusations et en a même rajouté, affirmant que le PQ s'en était pris à ses pancartes électorales. Selon elle, dans La Pocatière, des 52 affiches à son effigie, il n'est restait plus que 8 dimanche.

Elle a d'ailleurs alerté le Directeur général des élections et l'a également informé au sujet d'autres pancartes distribuées dans la circonscription par des groupes associés au Parti québécois. Selon elle, celles-ci devraient être comptabilisées dans les dépenses électorales de M. Simard.

«On est en démocratie, on est en 2010, on n'est pas dans les années 50 (...) et je suis carrément outrée qu'un parti fasse de la politique de cette façon», a affirmé France Dionne, écartant toute possibilité que ce soit des citoyens en colère contre le Parti libéral qui soient à l'origine des actes d'intimidation.

Quant à Alain Simard, celui-ci a jugé que le comportement de Mme Dionne, «qui se comporte en victime», devrait être puni.  «Je demande à mes concitoyens qui sont au courant de cela de sanctionner eux-mêmes Mme Dionne parce que les gens ne sont pas dupes. Ils savent très bien qu'il y a une différence entre des activistes et moi-même qui ai annoncé ma carte sur l'intégrité et l'honnêteté», a-t-il affirmé.

Le candidat de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Gérald Beaulieu, a ajouté son grain de sel en début de soirée. Selon lui, cette chicane est symptomatique des deux vieux partis qui font de la vieille politique.

«Pour moi c'est pas une surprise, je trouve ça déplorable qu'on en arrive à ce point là dans une élection partielle où les enjeux sont majeurs en région, les gens ont vraiment le désir de s'exprimer. Le fait que le Parti libéral et le Parti québécois entraînent le cynisme sur le terrain, c'est vraiment très très déplorable», a indiqué M. Beaulieu

Le vote par anticipation se tiendra aussi lundi dans la circonscription.

Le poste de député est vacant depuis le décès du ministre Claude Béchard, en septembre dernier.

Par ailleurs, Serge Proulx se présente sous la bannière de Québec solidaire, et Frédéric Brophy Nolan, sous celle du du Parti vert.

Aux élections de 2008, Claude Béchard avait obtenu 53,7 pour cent des suffrages.