Les électeurs de la circonscription de Saint-Laurent devront élire aujourd'hui le député qui succédera à Jacques Dupuis pour les représenter à l'Assemblée nationale. Même si la circonscription est aux mains des libéraux depuis sa création dans les années 60, les candidats estiment que la partie n'est pas gagnée d'avance.

Les cinq candidats ont intensifié leur campagne ce week-end en vue du scrutin partiel dans ce château fort libéral. C'est Jean-Marc Fournier, nommé ministre de la Justice lors du remaniement ministériel du mois d'août, qui représente le Parti libéral du Québec. Aux dernières élections générales, son prédécesseur avait été réélu avec une majorité de plus de 12 000 votes.

«Je ne tiens rien pour acquis, et ce, jusqu'à ce qu'ils ouvrent les boîtes de scrutin», a-t-il toutefois souligné hier, en ajoutant que sa campagne avait principalement porté sur l'économie et les enjeux locaux.

Les élections partielles surviennent alors que les libéraux de Jean Charest traversent une période difficile sur le plan de l'opinion publique. Un sondage Angus Reid mené à la mi-août révèle que sept Québécois sur dix sont insatisfaits du gouvernement. Les résultats sont particulièrement durs envers le premier ministre: 66% des personnes sondées - dont 72% des francophones - estiment qu'il devrait céder sa place. Par ailleurs, 69% de la population est toujours convaincue qu'une enquête sur le financement des partis politiques est nécessaire.

«Trois électeurs sur quatre sont insatisfaits du gouvernement, pourquoi ce serait différent dans Saint-Laurent?» a demandé le candidat péquiste Philippe Leclerc. «C'est sûr que cette élection ne va pas défaire le gouvernement, mais les électeurs ont l'occasion en or d'envoyer un puissant message. Ceux que j'ai rencontrés sur le terrain sont contre la taxe santé et ils veulent une enquête publique sur le financement des partis politiques», a ajouté le fondateur d'une société de production audiovisuelle âgé de 32 ans.

Le candidat qui représente l'ADQ, José Fiorilo, abonde dans le même sens. Ce dernier a d'ailleurs reçu un appui éditorial la semaine dernière du quotidien anglophone The Gazette. «Je crois que cette prise de position représente le pouls de la population. Je vois un mouvement en ce moment, une vague déclenchée par le Parti libéral lui-même. Je pense que les électeurs de Saint-Laurent ne veulent plus être tenus pour acquis», a ajouté le père de famille d'origine bolivienne.

Deux autres candidats briguent les suffrages aujourd'hui. Québec solidaire est représenté par Marie-Josèphe Pigeon. Tim Landry porte les couleurs du Parti vert du Québec.