L'ex-ministre du Travail du Québec, Mathias Rioux, estime que la FTQ en mène trop large au Québec, au point de faire peur aux gouvernements, a rapporté Radio-Canada, jeudi.

En entrevue à la télévision publique, l'ex-ministre péquiste a dit croire que la puissance de la centrale a fait en sorte que les gouvernements n'ont jamais eu le courage d'enlever aux syndicats le contrôle de l'embauche sur les chantiers de construction.

M. Rioux voit dans le contrôle de l'embauche le principal problème qui mine le secteur de la construction.

Il estime que les gouvernements Bourassa et Lévesque, dans les années 1970, auraient dû agir en ce sens, mais qu'ils ont eu peur du coût politique.

L'ex-ministre péquiste a tenté de créer, en 1996, un bureau indépendant pour retirer l'embauche des mains des syndicats. Le projet aurait rencontré beaucoup de réticence.

M. Rioux a assumé aussi une part de responsabilité, disant ne pas avoir osé présenter l'idée au premier ministre de l'époque, Lucien Bouchard.

Selon l'ex-ministre, la culture de la violence verbale, de l'intimidation, est toujours présente sur les chantiers de construction.

M. Rioux a dit souhaiter que le premier ministre Jean Charest ait le courage d'aller au fond des choses. Selon lui, une enquête est nécessaire «au moins pour jeter les bases d'une réforme, diagnostiquer le mal et proposer un remède».