Recherché pour fraude et fabrication de faux, l'ex-directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, a contribué à la caisse du Parti québécois ces dernières années.
À chacune des années entre 2003 et 2007, M. Dupuis a fait don au PQ de montants variant entre 250 $ et 450 $.
Son successeur Richard Goyette, sur la sellette à la suite d'allégations d'intimidation sur les chantiers, a aussi été un donateur assidu au PQ avec des contributions de quelques centaines de dollars en 2003, 2005, 2006 et 2007.
Selon les données obtenues par La Presse Canadienne mardi, plusieurs têtes d'affiche de la FTQ comme Jean Lavallée, ancien président de la FTQ-Construction, l'ex-président de la centrale, Henri Massé, l'actuel président Michel Arsenault, Daniel Roy (directeur du syndicat des Métallos et vice-président de la FTQ) et René Roy (secrétaire-général de la FTQ) ont tous contribué à la caisse péquiste depuis 2003.
Les recherches n'ont pas permis de retrouver pareilles contributions au Parti libéral du Québec.
Dans le cas de M. Lavallée, il a remis un chèque de 1010 $ au PQ en 2008. À la demande express du président de la FTQ, Michel Arsenault, l'ex-haut gradé de la FTQ-Construction a quitté ses fonctions à l'automne 2008, en même temps que Jocelyn Dupuis.
Une enquête de Radio Canada avait permis de mettre au jour les liens serrés unissant M. Lavallée et le baron de la construction au Québec, Tony Accurso, dont les entreprises sont de grandes bénéficiaires du Fonds de solidarité de la FTQ.
Quant à Jocelyn Dupuis, il fait l'objet depuis vendredi d'un mandat d'arrestation pour des affaires de fraude à l'endroit de la FTQ-Construction, de fabrication de faux documents et d'incitation à commettre une infraction.
La fraude alléguée de M. Dupuis aux dépens de son ex-employeur aurait été commise entre décembre 2007 et novembre 2008.
La production de 39 faux rapports entre décembre 2007 et novembre 2008 est à l'origine du deuxième chef d'accusation.
Le troisième crime présumé de M. Dupuis aurait été commis entre avril et décembre 2008. Il aurait demandé à un secrétaire-trésorier de soumettre une fausse facture de plus de 11 000 $ pour faire défrayer par la FTQ-Construction l'installation de fenêtres chez Yves Mercure, l'actuel président de la FTQ-Construction.
Même s'il est parti en pleine controverse concernant ses dépenses somptuaires et ses notes de frais -Dupuis a réclamé en six mois le remboursement de 125 000 $ pour des dépenses en alcool et en restaurant- l'ancien dg de la FTQ-Construction a encaissé une prime de départ de 140 000 $.
Sur certaines notes de frais présentées par M. Dupuis figuraient, selon Radio-Canada, le nom de Raynald Desjardins, un individu condamné dans le passé à 15 ans de prison pour trafic de stupéfiants.
Actuellement en Californie, M. Dupuis sera arrêté à son retour au pays, prévu au mois d'avril.