Malgré la volonté d'y accentuer le volume d'affaires, il faudra attendre deux ans avant que le Québec installe une place permanente en Russie.

Au terme de sa mission économique de quatre jours, le premier ministre Jean Charest a annoncé vendredi qu'un bureau du Québec sera établi dans l'ambassade canadienne de Moscou en 2012 seulement.

M. Charest, qui se dit encouragé par les liens politiques et économiques qui ont été tissés au cours de cette première mission québécoise en Russie, a indiqué que le succès éventuel de nos entreprises dans ce marché difficile passe par une démarche soutenue à long terme.

«Nous sommes intéressés à faire un pas de plus. J'ai signifié mon intention au gouvernement fédéral d'occuper une place permanente à l'intérieur de l'ambassade, comme en Chine et en Inde, pour assurer une présence en Russie», a-t-il précisé.

Par contre, le Québec attendra que l'ambassade soit relocalisée en 2012 pour s'y installer.

L'ambassadeur du Canada à Moscou, Ralph Lysyshyn, a accueilli positivement cette démarche, signalant que le Québec était la première province à avoir mené une mission en Russie.

La dernière journée du voyage d'affaires a été de nouveau l'occasion de constater un intérêt certain des dirigeants politiques russes pour l'expertise du Québec dans plusieurs domaines.

Ainsi, au terme de sa rencontre avec Jean Charest vendredi, le vice-gouverneur de Saint-Pétersbourg, Alexander Vakhmistrov, a révélé qu'il menait des négociations avec la compagnie Bombardier pour la construction de tramways rapides qui desserviront les banlieues de la ville.

Il a parlé d'un important contrat, en refusant toutefois de dévoiler l'ampleur des investissements prévus.

Pour sa part, le gouverneur de la région de Leningrad, Valery Serdiukov, a exprimé son intérêt pour l'expertise québécoise en matière de récréo-tourisme.

M. Serdiukov souhaite dépêcher une délégation au Québec pour s'en inspirer afin de développer davantage le potentiel des 4000 lacs et rivières de la région bordant Saint-Pétersbourg.

«Le modèle de tourisme européen est à notre avis trop cultivé. Nous aimerions bien que nos habitants puissent avoir des contacts plus intimes avec la nature sauvage, et votre expertise à ce sujet est très intéressante», a dit M. Serdiukov.

Au cours de la mission, les entreprises québécoises MDA et Advantech ont signé des contrats avec des partenaires russes.

Jean Charest soutient que sa mission a aussi permis d'ouvrir des portes à d'autres hommes d'affaires qui pourraient en tirer profit à moyen terme.

«Il faut maintenant cultiver ce marché, tout en étant réaliste. On voit qu'il y a des affaires à faire ici, cela saute aux yeux, mais c'est pas nécessairement facile. Ce n'est pas vrai que cela marche du premier coup, mais une fois le marché percé, cela peut aller très bien», a résumé le premier ministre.

En plus de mener des rencontres politiques, M. Charest a notamment visité vendredi, pour conclure sa mission, l'Institut des mines de Saint-Pétersbourg ainsi qu'un détaillant de véhicules récréatifs Bombardier.

Le fait saillant de ce périple demeure la ratification d'une entente de coopération entre le Québec et Moscou, signée mardi par Jean Charest et le maire de la ville, Iouri Loujkov.

M. Charest mettra le cap sur le Danemark dimanche, afin de participer à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Copenhague.