Les délégués péquistes qui se réuniront en fin de semaine à Rivière-du-Loup seront sous haute surveillance. Tout geste susceptible d'aider le candidat de Pauline Marois, Paul Crête, pour la partielle du 22 juin, sera comptabilisé comme dépense électorale.

Le Directeur général des élections et le Parti québécois en sont arrivés à une entente hier pour permettre le rassemblement des 125 présidents de circonscription dans la circonscription laissée vacante par Mario Dumont. La semaine dernière, le DGE a prévenu que la tenue de cette instance représentait un risque de faire sauter la limite des dépenses admissible pour la partielle. Ces rencontres coûtent généralement 70 000$ au parti, alors que Paul Crête ne peut dépenser plus que 62 000$ pour sa campagne.

 

Dans une directive émise hier, le DGE souligne qu'il comptabilisera par exemple les frais de déplacement des délégués s'ils vont faire du porte-à-porte pour M. Crête. On vérifiera aussi si on ajoute des activités à la réunion pour favoriser le candidat péquiste - s'il est présent à la conférence, s'il y fait un discours ou si on y place des affiches, par exemple.

Annonce publique

Le PQ s'était mis dans l'embarras en annonçant publiquement qu'il déplaçait cette conférence de Drummondville à Rivière-du-Loup, parce qu'il «mettait tout en oeuvre» pour favoriser le candidat Crête. Le député de Borduas, Pierre Curzi, avait même soutenu en entrevue à la radio locale que les conjoints des députés et des présidents de circonscription viendraient aussi à Rivière-du-Loup, pour faire campagne pour Paul Crête.

Michel Rochette, directeur des communications du PLQ, souligne que «le DGE a lancé la balle dans le camp du PQ». Pour les libéraux qui avaient dès le début porté plainte au DGE sur les conséquences électorales de cette réunion, le PQ s'est tiré dans le pied en soutenant clairement que l'ensemble de l'activité permettrait de promouvoir la candidature péquiste.

M. Rochette reste vague quand on lui demande si le PLQ, sur cette base, pourrait contester l'élection. Ce qui est clair toutefois, c'est que les faits et gestes des délégués péquistes en fin de semaine seront étroitement surveillés.